Toujours coincé dans la ville tentaculaire de Cynosure, je n'ai pas d'autres choix, si je veux en sortir, que de vous faire part des dernière aventures que j'y ai vécues. Elles se déroulent essentiellement dans les pages du mensuel Starslayer, lequel accueillera à partir de son dixième numéro, aux alentours de novembre 1983, GrimJack.
En effet, Mike Grell laisse sa création dans les mains du scénariste John Ostrander à partir du neuvième numéro, et celui-ci y introduira, dès le numéro suivant, sa propre création, dans les pages réservées aux histoires de complément (back-up).
GrimJack quittera définitivement le mensuel Starslayer par une rencontre (crossover) avec le personnage éponyme (Starslayer #18), juste avant d'obtenir son propre titre.
La ville de Cynosure, inventée par le scénariste Peter B. Gillis, n'est pas pour rien dans le ton que prendront les aventures de GrimJack.
Cette ville, qui n'est pas entièrement cartographiée, et pour cause, est un carrefour multi-dimensionnel. Dans certains quartiers seule la magie est opérante, dans d'autres c'est la science ; il suffit de traverser une rue pour que les armes à feu n'aient plus aucun effet. Peuplée d'individus plus bigarrés les uns que les autres, de races extraterrestres improbables, Cynosure est un véritable réservoir diégétique prêt à exploser.
GrimJack y est une sorte de consultant opérationnel multi-fonction, tantôt détective, garde du corps, ex-barbouze, etc.
Véritable anti-héros, autrement dit quelqu'un qui poursuit un but moral en usant d'une manière qui ne l'est pas. Motivé par tout sauf l'altruisme, il ne s'interdit cependant pas de l'être à l'occasion.
La seule chose à laquelle on peut s'attendre avec ce type de personnage, c'est à l'inattendu. Mais ce qui différencie GrimJack de la majorité de ses homologues de papier et d'encre, c'est son âge. Lorsque nous faisons sa connaissance il a en effet près de la cinquantaine.
Ce qui veut dire qu'il a un passé, dont John Ostrander jouera avec beaucoup de finesse, et souvent un passif avec une bonne partie des autres résidents de Cynosure. GrimJack est une série, qui dès ses premières pages est une usine à sous-intrigues. Outre que cela instille une tension continue, elle tricote aussi à son personnage principal une présence ; en plus de nous donner l'impression de partager quelques-uns des secrets. Rien de mieux pour que le protagoniste en question vous devienne empathique.
Toutefois, Ostrander a aussi l'excellente idée de faire graviter autour de son anti-héros toutes une galaxie de personnages récurrents, qu'il n'oublie jamais de traiter avec les meilleurs égards.
Mais GrimJack c'est aussi la vison de son cocréateur, le dessinateur Timothy Truman.
Et si les planches et cases proposées ici viennent de l'omnibus de 2010, dans sa version numérique, je crois qu'on peut se faire une bonne idée de son talent d'alors. L'ami Nikolavitch a par ailleurs interviewé le dessinateur, en 2007 ; un entretien dont on peut retrouver la retranscription sur son blog, et en français [Pour en savoir +].
En conclusion, dès ses débuts, la série donne une bonne idée de ce qu'elle deviendra lorsqu'elle volera de ses propres ailes. En presque une centaine de pages, John Ostrander & Timothy Truman, sans oublier le lettreur John Workman, plantent les fondations d'une aventure éditoriale qui plus de 30 ans plus tard donne l'impression de s'être définitivement affranchie du poids des ans.
GrimJack est une série intempestive, inactuelle, parce que toujours d'actualité. GrimJack est, si je peux me permettre de paraphraser André Malraux : « l'intrusion de la tragédie grecque dans la bande dessinée d'aventure ».
Voilà c'est dit, à bons entendeurs salut !
En effet, Mike Grell laisse sa création dans les mains du scénariste John Ostrander à partir du neuvième numéro, et celui-ci y introduira, dès le numéro suivant, sa propre création, dans les pages réservées aux histoires de complément (back-up).
GrimJack quittera définitivement le mensuel Starslayer par une rencontre (crossover) avec le personnage éponyme (Starslayer #18), juste avant d'obtenir son propre titre.
La ville de Cynosure, inventée par le scénariste Peter B. Gillis, n'est pas pour rien dans le ton que prendront les aventures de GrimJack.
Cette ville, qui n'est pas entièrement cartographiée, et pour cause, est un carrefour multi-dimensionnel. Dans certains quartiers seule la magie est opérante, dans d'autres c'est la science ; il suffit de traverser une rue pour que les armes à feu n'aient plus aucun effet. Peuplée d'individus plus bigarrés les uns que les autres, de races extraterrestres improbables, Cynosure est un véritable réservoir diégétique prêt à exploser.
GrimJack y est une sorte de consultant opérationnel multi-fonction, tantôt détective, garde du corps, ex-barbouze, etc.
Véritable anti-héros, autrement dit quelqu'un qui poursuit un but moral en usant d'une manière qui ne l'est pas. Motivé par tout sauf l'altruisme, il ne s'interdit cependant pas de l'être à l'occasion.
La seule chose à laquelle on peut s'attendre avec ce type de personnage, c'est à l'inattendu. Mais ce qui différencie GrimJack de la majorité de ses homologues de papier et d'encre, c'est son âge. Lorsque nous faisons sa connaissance il a en effet près de la cinquantaine.
Ce qui veut dire qu'il a un passé, dont John Ostrander jouera avec beaucoup de finesse, et souvent un passif avec une bonne partie des autres résidents de Cynosure. GrimJack est une série, qui dès ses premières pages est une usine à sous-intrigues. Outre que cela instille une tension continue, elle tricote aussi à son personnage principal une présence ; en plus de nous donner l'impression de partager quelques-uns des secrets. Rien de mieux pour que le protagoniste en question vous devienne empathique.
Toutefois, Ostrander a aussi l'excellente idée de faire graviter autour de son anti-héros toutes une galaxie de personnages récurrents, qu'il n'oublie jamais de traiter avec les meilleurs égards.
Mais GrimJack c'est aussi la vison de son cocréateur, le dessinateur Timothy Truman.
Et si les planches et cases proposées ici viennent de l'omnibus de 2010, dans sa version numérique, je crois qu'on peut se faire une bonne idée de son talent d'alors. L'ami Nikolavitch a par ailleurs interviewé le dessinateur, en 2007 ; un entretien dont on peut retrouver la retranscription sur son blog, et en français [Pour en savoir +].
En conclusion, dès ses débuts, la série donne une bonne idée de ce qu'elle deviendra lorsqu'elle volera de ses propres ailes. En presque une centaine de pages, John Ostrander & Timothy Truman, sans oublier le lettreur John Workman, plantent les fondations d'une aventure éditoriale qui plus de 30 ans plus tard donne l'impression de s'être définitivement affranchie du poids des ans.
GrimJack est une série intempestive, inactuelle, parce que toujours d'actualité. GrimJack est, si je peux me permettre de paraphraser André Malraux : « l'intrusion de la tragédie grecque dans la bande dessinée d'aventure ».
Voilà c'est dit, à bons entendeurs salut !
(À suivre ....)
Merci beaucoup pour cette rétrospective, et pour le lien vers l'interview.
RépondreSupprimerBien content que cela t'intéresse, merci !
Supprimerje reste un immense fan de Grimjack, série complètement dingue qui a réussi l'exploit de "plagier par anticipation" Death of Superman et X-Men :Inferno avec à chaque fois quelques années d'avance (et de façon plus ramassée, donc très, très efficace)
RépondreSupprimerJe ne pouvais pas être en meilleure compagnie !
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