Accéder au contenu principal

Une promenade en enfer [Garth Ennis / Philippe Touboul, Goran Sudžuka / Ive Svorcina ]

L'horreur n'est pas un (mauvais) genre totalement étranger au scénariste Garth Ennis. 
On peut citer sa série Crossed2008, sa version personnelle d'Alien (Caliban2014), voire Preacher1995 où l'un des personnages principaux est un vampire. Il a également écrit un run assez soporifique mais assez craspec d'Hellblazer, titre phare du désormais disparu label Vertigo™ . 
[Trigger Warning] : traces de wokisme
            Avec « L'Entrepôt », premier tome d' « Une promenade en enfer », recueil qui reprend les cinq premiers numéros de la maxi série (A Walk Through Hell), composée de 12 fascicules mensuels publiée aux U.S.A. par l'éditeur AFTERSHOCK entre mai 2018 et juillet 2019, Garth Ennis arpente de nouveau les territoires du Fantastique, desquels il emporte de toute façon toujours un peu de l'atmosphère où qu'il aille. 
Et c'est justement sur le front de l'atmosphère que se détache cette première partie. 
            Avec force ellipses, flashbacks, et beaucoup de dialogues, le scénariste irlandais instaure un climat très pesant d'entrée de jeu. L'affaire dont s'occupent les agents du FBI que nous suivront dans leur enquête, concerne des enlèvements en série, rien de très réjouissant au départ donc, laquelle investigation basculera lors de la fouille d'un entrepôt dans un huis clos encore plus très étrange. 
            L'effroi, introduit par un massacre de masse qui ne prendra pas la peine de respecter la règle tacite qui veut qu'on épargne les enfants, ne quittera jamais totalement les planches produites par le dessinateur Goran Sudžuka et le coloriste Ive Svorcina. 
Deux artistes qui s'éloignent des standards du (mauvais) genre en question
qui d'ordinaire illustrent ce type de récit, comme on peut le voir sur les extraits reproduits pour les besoins de cette critique. 
Le dessin de Goran Sudžuka, élégant, très figuratif, académique même, tranche en regard du domaine qu'on lui demande d'illustrer, par sa rigueur géométrique et son respect des proportions. La palette d'Ive Svorcina utilise une colorimétrie bien peu agressive (beaucoup de tons pâles), presque apaisante. 
Ce parti pris visuel donne une esthétique originale au sujet traité. 
            Ceci étant, « Une promenade en enfer » est contaminé certes par la peur & l'inquiétude, mais aussi par un mème (Cf. Richard Dawkins) - le wokisme, comme mon [Trigger Warning] vous en avertissait.
Des traces substantielles de wokisme donc, dont je peine à savoir si pour Garth Ennis elles sont le résultat d'un simplement opportunisme, ou si le scénariste utilise son histoire comme vecteur de propagation ? 
            En attendant d'en savoir plus en lisant la suite de cette histoire (prévue pour le 20 octobre prochain), force est de reconnaître que nonobstant l'arrière-plan très « politiquement correct », un comble pour Garth Ennis dont la réputation paraît bien peu compatible avec ce nouvel ordre moral, ce dernier et ses collaborateurs tirent avec brio leur épingle d'un jeu qu'ils ne sont pourtant ni les premiers ni les seuls à jouer. 
 
(À suivre .......)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des