Il s'agit d'un one-shot, comme on dit dans la langue de Charles Bronson, scénarisé par el famoso Chuck Dixon et dessinée par Joe Bennett, un dessinateur brésilien mis au ban de la profession pour ce qui semble être une malencontreuse faute d'orthographe (du moins est-ce sa défense), et un soutien un peu trop visible au goût de certains pour Jair Bolsonaro.
Les deux affreux avaient déjà travaillé ensemble pour le même éditeur, déjà pour un one-shot, celui-là intitulé Alphacore.
Alphacore est une super-unité de police, qui opère à Florespark, une ville (fictive) du Texas. Une métropole que ne va pas tarder à rejoindre Hector Caballero.
L'idée de créer le Horseman vient de Joe Bennett qui, après leur prestation sur Alphacore (qui a reçu un super accueil public) a suggéré à Dixon d'inviter un vigilante dans l'univers du Rippaverse®.
Le chad Dixon, qui en vu d'autre depuis ses premiers pas dans l'industrie du divertissement U.S. a dit banco !
D'autant qu'il l'avait mauvaise depuis que les queens du progressisme ont expulsé du Walhalla de l'imaginaire collectif Frank Castle, alias le Punisher.
Avec des méthode staliniennes, pas moins.
Bref, « roulements de tambours, regards impatients et souffles qui se retiennent », mesdames & messieurs : « The Horseman » !
Hector Caballero (sic) est un ex-militaire, qui pour subvenir à ses besoins et à ceux de son jeune neveu et de sa sœur, veuve et paraplégique, détrousse les FDP.
Sauf que sa tête a été mise à prix, et qu'il préfère quitter la ville pour ne pas mettre en danger sa famille.
Tous les trois émigrent donc à Florespark, au Texas.
Là, Hector reprend ses activités, dans un nouveau costume, mais en arborant toujours une pièce d'échec stylisée - le cavalier, en hommage à son ancienne unité militaire les Horsemen.
Sauf que ...
Sauf que Chuck Dixon conduit son affaire avec un œil dans le rétro, et qu'il y voit vraisemblablement défiler ses mandats sur des personnages tels que le Punisher ou Batman, des protagonistes dont il a d'ailleurs marqué la carrière.
Et visiblement il n'est pas question de faire ici un Batman bis, ni une resucée du vigilante de l'ex-Maison des Idées©.
Ainsi, d'entrée de jeu, The Horseman (qui ne s'appelle pas lui-même comme cela) n'est pas un justicier, c'est essentiellement un type qui utilise son savoir-faire militaire pour gagner sa vie. Il se trouve qu'il détrousse les criminels.
En outre, dès son arrivée à Florespark, le vieux Charlie lui joue un tour de cochon, qui va orienter l'intrigue de cet album, tout en permettant au scénariste de le conclure élégamment, sans oublier d'inviter quelques guest stars du tout nouvel univers, manière d'affirmer l'expansion dudit univers fictionnel.
Les ajustements sont minimes, mais croyez-moi ils font la différence.
« The Horseman » est un très bon divertissement, qui m'apparaît être aussi, une belle leçon d'écriture.
En effet, la veine des vigilantes a été usée jusque la corde, que ce soit au cinéma, à la télévision, dans la littérature, mais Dixon lui donne un sacré coup de neuf. C'est simple, mais génial. Sans rire !
Du côté de l'équipe artistique Joe Bennett, qui était chez Marvel® un artiste très en vue, et très apprécié du lectorat, n'est clairement pas manchot.
Reste que sur certaines cases son dessin manque d'un encrage plus précis. Mais c'est vrai que le côté spectaculaire de son travail permet de faire oublier les lacunes de Fabio Jensen, son encreur.
Pour les couleurs, je ne suis pas trop client. Ici c'est J. Brown qui s'y colle, mais d'une manière générale les titres du Rippaverse® ne sont pas trop à mon goût. Ce n'est pas mauvais, mais ça manque de texture, de volume.
Rien de répréhensible non plus, ceci dit.
Au final, « The Horseman » a été un des plus beau succès de la maison d'édition d'Eric July, qui a rapporté pas mal de moula, et c'est amplement mérité.
Dixon & Bennett font un encore meilleur boulot que sur Alphacore, Hector Caballero, Patty sa sœur (qui soit dit en passant ferait une très bonne Oracle, suivez mon regard) et Danny son neveu, forment une famille tout à fait convaincante. Ce sont aussi des protagonistes qui ne font pas seulement tapisserie, mais prennent part au développement de l'intrigue.
Les antagonistes, Tuna, ou Blitz & Sturm (ci-dessus), voire Lex et Brace, deux ripoux de la police métropolitaine de Florespark, quant à eux jouent aussi le jeu.
Alors pour ceux qui pensent que depuis la disparition de Frank Castle c'est la hess, laissez-moi vous dire que les chouffins ne sont pas près d'avoir la peau de la « masculinité toxique ».
The Horseman n'est pas un substitue au Punisher, c'est clairement le nouveau titulaire.
Et ça tombe plutôt bien puisque Eric July a annoncé que « The Horseman » devient, en 2025, une série régulière.
Reste que plus trivialement, les frais de port pour faire venir dans l'Hexagone des BD américaines, indépendantes d'outre-Atlantique ça coûte un bras. D'autant que la douane prend au passage sa dime.
D'un autre côté, les économies faites grâce aux mauvais choix des Big2 en matière de scénaristes, maintiennent à flots mon budget.
Or donc, « The Horseman » est un 11 sur 10 luxueusement édité, un
« banger » dans la fif, rien de moins !
Pourvu que ça dure !
(À suivre .....)
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