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The Gorge [Ana Taylor-Joy / Milles teller / Scott Derrickson / Zach Dean]

Vestige de la « guerre froide » la Gorge est surveillée de part et d'autre de son gouffre, respectivement par un militaire du bloc de l'Est et par son homologue de l'Ouest. 
Deux précisions toutefois, l'un et l'autre des militaires choisis sont visiblement en rupture de ban d'avec leur institution. Et il ne s'agit pas d'empêcher quiconque d'aller dans la Gorge, mais plutôt d'empêcher que quelque chose en sorte. 
Chacun des gardiens est là pour une année entière, complétement coupé du monde, sauf lors de vacations radio à son autorité de tutelle. Ils ne sont pas autorisés à communiquer entre eux.
Mais manifestement l'équipe chargée de faire la promotion du film avait d'autres ambitions que d'entretenir le suspens, confer l'affiche.
            Dans un entretien que j'ai lu de Walter Hill, celui-ci déclarait que la bonne durée d'un film c'est 1h30 ! Un avis qu'il ne détaillait pas, mais que je partage.
En tout cas « The Gorge » aurait eu tout à gagner de réduire son métrage.
Mais à part ça, c'est plutôt un divertissement réussi.
            Miles Teller & Anya Taylor-Joy forment un binôme qui fonctionne très bien à l'écran. Un binôme qui n'en restera pas au formalisme militaire.  
Le réalisateur Scott Derrickson s'est également entouré de deux seconds rôles très consistants : Sigourney Weaver & Sope Dirisu.
Et la partie « weird » - « The Gorge »  n'est pas sans évoquer Annihilation2018 d'Alex Garland, adaptation d'un roman de Jeff Vandermeer, porte-parole d'une littérature héritière de Lovecraft, Clark Ashton Smith ; est saisissante !
            Reste la part romantique du scénario, qui est courageuse, compte tenu que « The Gorge » est un film qui mélange actioner et science-fiction, et qu'elle prend à rebrousse-poil la tendance par défaut de préférence nihiliste de ce genre de film, pour le dire vite. 
Cela dit, on n'échappe pas au traditionnel militaire atteint de trouble de stress post-traumatique, et du « meilleur dans son domaine » dont l'abnégation arrive à sa date de péremption.
Reste que Scott Derrickson et son scénariste Zach Dean se servent de ces clichés pour aboutir à un film plutôt solaire. Un choix que je salue !
Et qu'il permet aux personnages d'entreprendre, à leur niveau, leur propre 
« voyage du héros ». Simple, mais efficace !
            « The Gorge » est au final un film spectaculaire, et en léger décalage avec son époque, qui mérite largement d'être vu, malgré quelques longueurs.  
Et puis l'épilogue a le bon goût de se passer à Èze, dans les Alpes-Maritimes.

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