Accéder au contenu principal

Le Fantôme, le film

Sorcier Touganda


Vous avez bien compris que la bague du fantôme relève du talisman, artefact dont on sait qu'il tire son pouvoir de ce qu'il représente. Au Moyen Âge le talisman est appelé imago (image), le terme se transformera au contact de la culture arabe (tilsma) puis/et (?) grecque (telesma). 
Au XIIième siècle Hermann de Carinthe évoque dans l'un de ses ouvrages les thelesmatici, autrement dit les faiseurs d'images magiques.

L'image en question, une tête de mort évoque bien entendu le symbole des pavillons pirates, partant du principe magique que le semblable attire et agit sur le semblable. Cérémonie chamanique (pour le film) ou création d'un ordre de chevalerie  (pour le strip) ; talisman, emblème ou encore sigil, la bague du Fantôme est  fortement chargée de symbolique, tout comme la lame de tarot qui lui correspond.


C'est dans les forêts que se trouve la jeunesse éternelle.
Ralph Waldo Emerson

... Malgré les légères libertés prises avec les origines de papier du Fantôme du Bengale (on remarquera toutefois que la concision a été maintenue), le film éponyme de 1996 est en tout point épatant. Grand film d'aventure,  superamalgamant avec beaucoup d'habileté l'action, l'inventivité, le charme, l'humour, la somptuosité des décors,  le film de Simon Wincer est de mon point de vue une très  belle réussite.


Billy Zane est un Fantôme extrêmement convaincant, à la plastique irréprochable (magnifique athlète) et au charisme indéniable. Séducteur, plein d'humour tout en sachant faire preuve de pugnacité et d'autorité ; il porte le costume de L'Ombre-qui-marche avec beaucoup de naturel, ce qui n'est pas l'attitude la plus facile à adopter : on sait combien le passage pour le costume, de la page à l'écran est souvent la pierre d'achoppement des héros  justement costumés.


Il est soutenu par une distribution de qualité, les acteurs donnent vie à leur personnage avec beaucoup de talent et de dynamisme ; on croise un capitaine d'industrie mégalomane, un magnat de la presse consciencieux, des gangsters hardboiled et calculateurs, des pirates cruels, des aventuriers de sac et de cordes, une héroïne alliant une tête bien faite et bien pleine (et un caractère bien trempé), une méchante aviatrice au charme indéniable, bref toute la panoplie archetypale que l'on s'attend à trouver dans ce genre de film mais sublimée par l'interprétation & la mise en scène.  Les Prouesses physiques  - combats ou cascades sont magistralement filmés. Ajoutez des décours magnifiques et voilà planté une bonne partie de la réussite du film.

Dans mon précédent billet j'évoquais la disparité des couleurs du costume du Fantôme du Bengale à travers le temps et l'espace. Il me semble néanmoins que la couleur rouge adoptée par la France est pour le moins pertinente. Du moins, à partir du moment où l'on sait que le pavillon pirate est appelé Jolly Roger chez les Anglais. Nom qui vient du français "joli rouge", couleur initiale de certains pavillons pirates français. Formidiable n'est-il pas !?

Kristy Swanson
... Le parachèvement de cette réussite cinématographique tient à l'histoire elle-même qui a la bonne idée de puiser aux origines de la dynastie des Fantômes, et de garder un rythme soutenu sans pour autant rendre nauséeux le spectateur, une gageure en regard des films d'aventures et d'action qui nous sont souvent proposés de nos jours.

Bref un excellent film pleins de péripéties et d'inventivité, que je range à côté des Mystery Men dans le rayon adaptation réussie.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Le KU KLUX KLAN (3)

... Quelque soit son véritable poids idéologique ou même politique aujourd'hui, le Ku Klux Klan a déteint sur la culture de masse ; qui n'a pas entendu parler de la célèbre marque de cigarettes  Marlboro et des trois "K" présents sur son paquet, d'un homme qui en regarde un autre pendu (dont on ne verrait que les jambes), et sur la troisième image : la silhouette d'un Klansman ...  (liste non-exhaustive) . Marlboro n'est d'ailleurs pas la seule marque de cigarettes à avoir eu droit à des investigations sur la signification du design de son paquet de cigarette, Camel aussi. Dés les débuts du Klan , le bruit court que ces cavaliers "surgis hors de la nuit" sont les fantômes des soldats Confédérés morts au combat, des soldats qui ayant vendu leur âme au Diable sont de retour ici-bas et annoncent l'Apocalypse. Le nom même du groupuscule a longtemps était entendu comme le bruit que fait la culasse d'un fusil lorsqu'on l...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...