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La constellation Jodorowsky


... Alors que je ne suis guère amateur des scénarios d'Alejandro Jodorowsky (sauf celui-ci peut-être) j'apprécie particulièrement ses entretiens. La Constellation Jodorowsky en propose un de très intéressant dans lequel on croise Moebius, Fernando Arrabal, le mime (Marcel) Marceau, Peter Gabriel


ou encore Jean-Pierre Vignau, dont j'avais oublié (ou il certainement plus exact que lorsque j'ai lu l'autobiographie de Vignau je ne connaissais pas encore Jodorowsky) qu'il avait côtoyé Jodorowsky au moment de Dune, et qui devait s'occuper des combats du film  ...

... Un soir Eric me dit qu'il venait de faire une émission à Europe 1 avec un metteur en scène de cinéma qui préparait un film de science-fiction. Pour ce film, il avait besoin d'une personne pour exécuter et régler des combats. Il me demanda si ça m'intéresserait de le rencontrer. Je lui dis que oui. Je ne savais pas combien cette rencontre allait changer ma vie.
... Un matin, je vis donc arriver Alexandro Jodorowsky dans le dojo. [..]
... Ce que j'aurais à dire d'Alexandro Jodorowsky n'a rien d'original. Je l'ai entendu dire par d'autres. Je l'ai déjà entendu dire par d'autres qui n'attachaient peut-être pas la même valeur à cette expression. Pour moi, c'était un peu mon père spirituel. [..]
Corps D'Acier - Jean-Pierre Vignau


Cette image du père est par ailleurs présente une bonne partie du documentaire, pour finalement prendre une place prépondérante lors d'une séance de psychomagie ayant le metteur en scène de La Constellation Jodorowsky, Louis Mouchet, dans le rôle de l'arroseur arrosé. 
Entre la thérapie de groupe et la séance de psychanalyse, où Jodorowsky met en œuvre sa théorie de la psychogénéalogie. Plutôt hallucinant et dérangeant, toutefois cette séance est tempérée par le public qui semble assez détendu et rieur, tout comme Alejandro Jodorowsky et Louis Mouchet d'ailleurs ce qui n'empêche pas que tout ça est fait avec pas mal de sérieux.
C'est d'ailleurs ce qui me fascine chez Jodorowsky lorsque je l'écoute, son humanisme, sa modestie, cet aspect enfantin, rieur, tout le contraire de ses scénarios de BD, du moins tels que je les appréhende.



En définitive un documentaire (1994) agréable, sympathique et intéressant, à l'image de son sujet d'intérêt.

Pour finir, un petit entretien accordé au magazine Ekllipse en 1999 est disponible ici.

Commentaires

  1. C'est compliqué, Jodorowsky. Il a une écriture incroyable, il arrive a faire passer pas mal de chose, y compris un grand sens de l'épique et des personnages. De superbes envolées. Et tout ça se perd parfois dans un j'm'en foutisme incroyable, des pirouettes de gros roublard, et des motifs obsessionnels répétés jusqu'à plus soif (il y a de quoi remplir un bottin rien qu'avec la "mutilation signifiante")

    C'est ça qui est curieux avec Jodo. Il m'agace énormément, et pourtant j'y reviens encore et encore.

    (et après, j'adore Bouncer. mais je suis toujours de parti pris avec les westerns)

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  2. A signaler : le docu comporte des extraits d'une version animée de l'Incal qui attisera la curiosité des amateurs. Il s'agit en fait d'un projet avorté, d'un pilote de cinq minutes produit par l'animateur canadien Pascal Blais, en 1984. Attention, l'image vient d'une VHS qui a beaucoup vécu, mais on voit quand même que c'est pas mal fait du tout :

    http://www.youtube.com/watch?v=OBktKOQGBYA

    Sinon, le docu dans son intégralité est disponible sur le coffret Jodorowsky édité par Wild Side, comportant "Fando et Lis", "El Topo" et "La Montagne Sacrée". On y trouve également "Midnight Movies", un docu très intéressant sur les films cultes projetés au cinéma Elgin de New York dans les années 70, dont El Topo faisait partie.

    Un gros défaut de post-production à signaler au sujet de "La Constellation Jodorowsky" : les sous-titres et bancs-titres ont dû s'égarer dans quelque trou noir. Donc, si vous ne connaissez pas précisément le visage de chaque intervenant, il ne vous reste qu'à deviner leur nom, et l'entretien avec Peter Gabriel est en VO non sous-titrée.

    Pour ma part, la séance de psychothérapie en groupe m'a plutôt fait froid dans le dos, et en particulier sa conclusion. C'est peut-être un réflexe pavlovien chez moi, mais voir un livre brûler, ça me hérisse toujours le poil.

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  3. Je découvre "par hasard" cette page aujourd'hui et avec plaisir.

    Pour la questions des titres et sous-titres. C'était un choix voulu que le intervenants ne soient mentionnés qu'au début et à la fin du film.

    Dans la version français originale, l'interview de Peter Gabriel est sous-titré. Il ne l'est pas dans la versions anglaise.
    Les titres du début et le générique final sont parfaitement lisible dans les versions originales. Je n'ai pas pu vérifier et il est possible qu'ils aient soufferts dans cette compression pour DVD.

    Pour ce qui es de l'acte psycho-généalogique, on peut trouver iconoclaste de brûler un livre, surtout que cela renvoie à de très mauvais souvenirs. Alexandro a bien insisté "brûle un livre, mais gardes-en à côté". Je ne l'aurais peut-être pas fait sans cela. Quand j'ai exécuté et filmé cette crémation, j'ai bien pris soin, est c'est clairement visible à l'image, qu'il y ait un livre en flamme et un qui reste intact.
    Une fois que cela a été fini, j'ai ressenti un immense amour pour mon père, son visage m'est apparu. J'ai donc fait apparaître sur les cendres, un très beau portrait (dessiné par Jean Roll) qui, en négatif apparaît ainsi "à la craie", c'est-à-dire comme le titre du recueil de poèmes de mon père.

    Louis Mouchet

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  4. J'ai revu ma copie et La CONSTELLATION JODOROWSKY est maintenant disponible sur Vimeo on Demand, avec Peter Gabriel sous-titré et le nom des intervenants clairement indiqué:

    https://vimeo.com/ondemand/constellationjodorowsky

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