Accéder au contenu principal

All-New X-Factor [Peter David/Carmine Di Giandomenico]

David Yardin
.... Tout à la lecture du deux cent soixantième épisode d'X-Factor, (2006-2013) celui où la mutante Polaris noie son spleen dans une belle enfilade de pichets de bière - du sérieux donc - et envoie péter quelques trous du cul de passage, attitude qui lui vaut d'attirer l'attention de la police et de Vif-Argent son demi-frère, et de finir au zonzon. 

Un épisode que l'on peut lire dans l'arc narratif final de la série (Volume 3), et dans le recueil au format « Monster », de Panini, judicieusement intitulé ..... La Fin.
Edwards/Leistein/Milla
D'où elle sortira, par un porte dérobée, grâce à un mystérieux Harrison Snow ; intrigué je l'ai suivie, pour me retrouver quelques mois plus tard dans une toute nouvelle (All-New) mouture de la série. 
.... Si la précédente incarnation d'X-Factor, déjà sous l'égide du scénariste Peter David, avait tenu 114 numéros (tout en reprenant à partir du 51ème épisode, la numérotation d'une - encore - précédente version) le « All-New X-Factor » ne connaitra pas la même félicité.
Petit aparté, la numérotation des séries américaines de bédé est assez compliquée, je vous propose, pour vous y retrouver, de consulter le site COMICSVF [Pour en savoir +] qui propose des listes et des liens entre la V.O et la V.F. souvent très utiles.    
Et pourtant David, ni Carmine Di Giandomenico le dessinateur principal, n'ont démérité. Pas plus que le dessinateur des couverture Kris Anka ou leur designer Jared Fletcher :

 Comme on peut le voir sur l'animation ci-dessus, Jared Fletcher (le designer) envoyait - après une lecture du scénario et l'approbation du staff éditorial - à Kris Anka un croquis, que ce dernier dessinait. 
Puis retour vers Jared qui ajoutait les couleurs et les effets, et choisissait une citation d'un des personnages de l'épisode en question, qu'il mettait en exergue. Ici, « Now hold in thightly ».

Au départ le fond de chaque couverture devait être jaune, avant que Marvel ne demande de ne plus s'y tenir.   

Toutes les couvertures seront construites sur le même modèle, lequel fournira une belle identité à la série. Une approche sensée et pensée, dès lors que l'on sait que cette nouvelle équipe d'X-Factor, appartient à une entreprise - SERVAL  Industries - inspirée de GOOGLE.
Qui comme ses consœurs, aspire à nous vendre du rêve au travers de sa marque et de son logo, immédiatement identifiables (on peut lire à ce propos l'essai de Naomi Klein justement intitulé No Logo)

N'hésitez pas à visiter le Jared K. Fletcher X Studio Fantabulous !
.... La composition de l'équipe, dont les membres ont été choisis sur une liste que l'editor Jordan D. White a soumis, en fonction de la disponibilité de personnages de l'écurie Marvel, à Peter David, était primordiale. 
Car, comme chacun sait, David est plutôt un « character-driven » qu'un « plot-driven »
Autrement dit, dans ses histoires ce sont les personnage qui mènent l'intrigue, a contrario des histoires dites « plot-driven » ou l'intrigue est le fruit des enjeux du récit ; distinction qu'aiment parfois faire les écrivains étasuniens. 

Et pour le coup, effectivement, les intrigues, si elles assurent plus que le minimum syndical, ne sont pas ce qui fait battre le cœur de la série (ni ici le mien).  

.... Carmine Di Giandominico fait sur cette série un travail de toute beauté. Son sens du découpage et de la narration, ainsi que la composition des cases et des pages donnent une énergie, et un rythme, en totale synergie avec les dialogues ciselés du scénariste (traduit ici par Thomas Davier pour Panini).   
Des tenues, inspirées en partie par des vêtements de la Renaissance italienne
.... Or donc, après vingt numéros - dont quelques uns consacrés au crossover évènementiel annuel de l'éditeur américain - X-Factor tire sa révérence non sans se ménager (encore une fois) une porte de sortie dans une autre série de Peter David. À savoir Spider-Man 2099 (version Marvel Now), que par ailleurs je n'ai pas encore lue.

Reste que même circonscrite à ces seuls 20 numéros, l'aventure vaut largement le coup d'être tentée. Prévenu 6 mois avant l'échéance fatale, Peter David a eu le temps de boucler certes un peu rapidement, mais sans pour autant saboter le boulot, les différentes intrigues de son run. Intrigues dont je rappelle qu'elles ne sont pas son point fort.
Impérial par contre sur la direction de ses personnages, comme on peut parler d'une « direction d'acteur » au cinéma, Peter David me fait par contre regretter de ne plus suivre son équipe, à laquelle je n'ai pas eu de mal à m'attacher. Idem en ce qui concerne le travail de Carmine Di Giandomenico (avantageusement assisté de Lee Lougbridge à la colorisation) qui a fait de cette (trop) courte série un vrai page-turner (qui par ailleurs passe brillamment le test de la relecture).
Et qui est devenu depuis, un dessinateur à suivre.

________________
• Toute la série a été traduite par Thomas Davier pour l'éditeur Panini : d'abord dans la revue X-Men Universe n°16 à 23, puis dans les X-Men Hors-série n°1 & 3, entre octobre 2014 et novembre 2015.     

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich