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SHI (t2), ou l'ambiguïté du message

•••• Le deuxième tome de la série de Zidrou et José Homs continue de faire la démonstration d'une maîtrise dans l'art de captiver, grâce à une narration qui enchaîne aussi sûrement les péripéties que le lecteur.
Quand bien même sommes-nous en terrain connu, le dosage des scènes choc et des coups de théâtre induit une assuétude contre laquelle il est difficile de lutter. Bravo !

        Cependant, au-delà de la trépidante aventure qu'on nous raconte, j'ai été frappé, et surtout troublé par le message implicite que j'y ai vu.
Diffus lors du précédent album [Pour en savoir +], il s'affirme avec celui-ci.

.... À première vue, il s'agit du thème toujours fécond de rendre justice soi-même, alors que la société dans laquelle on vit s'y refuse. En vertu par exemple ici, d'une sorte d'immunité de classe (qui traverse les siècles).
Vengeance plus que justice d'ailleurs, en ce qu'elle n'épargne personne, aveuglément guidée par la loi du talion, suivant le raisonnement simpliste qui veut que si vous ne faîtes pas partie de l'organisation - qui donne ici son nom à la série - vous en êtes l'ennemi, et serez donc éliminé. Même si vous n'avez rien à voir avec les exactions qui sont reprochés aux coupables ; ou supposés tels.

.... Œil pour œil, dent pour dent.

.... Il n'échappera à personne, que faire payer des torts à des innocents, tout en rendant héroïques les ex-victimes (devenues pour le coup bourreaux), est un message pour le moins inacceptable. Surtout que, sans révéler ce qui se passe dans les deux premiers tomes, le résultat est très clair.
Et qui, en ces temps troublés ne peut manquer d'être rapprocher du modus operandi d'organisations qui nous terrorisent au nom d'une religion.

Cela dit, ne connaissant pas Zidrou, ni d'ailleurs José Homs, je leur laisse le bénéfice du doute, et je m'attends à un revirement de situation qui me laissera sûrement pantois.

•••• En conclusion, SHI est une excellente série qui en plus d'apporter sa dose d'évasion, ménage un espace de réflexion bienvenue, même si ce que je pense y voir me fait froid dans le dos.


(À lire & à suivre .....)

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