Accéder au contenu principal

La Flotte fantôme [Peter W. Singer & August Cole / David Fauquemberg]

La littérature n’a jamais été chiche en matière de catégories : mouvements, courants, (mauvais) genres, sous-genres, etc
           Avec « La Flotte fantôme » le duo d’auteurs, Peter W. Singer & August Cole, inaugurent une nouvelle catégorie d'après leurs propres termes : la « FICINT ». Autrement dit la « Fiction Intelligence », comme on parle de « HUMINT » le renseignement de source humaine, ou de SIGINT le renseignement d’origine électromagnétique, à l'instar du système bien connu mais controversé Echelon®
La FICINT c’est de la fiction qui se base sur des recherches pointues dans les domaines les plus divers, mises au service d’un récit qui anticipe les conflits de demain, restreint toutefois à un « cône de vraisemblance ». 
Le projet de Singer & Cole, c’est ce que tente de faire la RED TEAM™ du ministère des Armées en France, par exemple. Sauf que « La Flotte fantôme » propose une échéance moins éloignée dans l'avenir, que la RED TEAM™ française.
            Les prémices du roman, publié aux U.S.A. en 2015, sont ceux d’un Pearl Harbor 2.0, où la Chine, gouvernée par le Directoire, s’accapare une réserve de gaz sous-marine, au large d’Hawaï
Écrit sous la tutelle bienveillante et revendiquée de Tom Clancy, « La Flotte fantôme » envisage une guerre « multidomaine » : terre, air, mer, espace, cyberespace. Thriller de guerre donc, mais aussi récit d’anticipation, « La Flotte fantôme » qui selon ses auteurs, respectivement consultant pour le Département d'État américain et ancien reporter du Wall Street Journal,  ne doit pas « anticiper le futur mais l’éviter* », n’oublie jamais que tout aussi documentée que soit cette somme de plus de 500 pages, il s’agit d’un roman (22,90 € aux éditions Buchet-Chastel©). 
            En effet, si « La Flotte fantôme » est un outil (Useful Fiction) pour les responsables politiques, les militaires, ou encore un manuel de war games, c’est aussi surtout un roman d’évasion. 
Pas besoin d’être à la pointe des domaines qu’utilise l’intrigue, même pas besoin de se reporter aux nombreuses notes et références en annexe, « La Flotte fantôme » se lit comme un roman. 
Et pour cause puisque c’en est un !  Et un bon.
_______
* Selon l'entretien qu'a accordé au Peter W. Singer au quotidien Le Figaro, en date du 26 juin 2021 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich