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Le sourire de Jackrabbit [Joe R. Lansdale / Frédéric Brument]

« Un roman est un moyen facile d’écrire une nouvelle. » 
W. Somerset Maugham
On ne change pas une formule qui gagne.
            Hap Collins et Leonard Pine sont de retour en France pour une nouvelle aventure traduite par Frédéric Brument. S'ils travaillent désormais du côté de la Loi, la respectabilité que leur donne leur métier de détective privé n'a pas vraiment changé leur manière de faire.
Si vous êtes des habitués du duo, le plaisir de les revoir ne sera pas émoussé par la routine tant Joe R. Lansdale a une manière bien à lui de renouveler une formule qui utilise pourtant depuis plus de trente ans, et une quinzaine de récits au compteur.
Si vous ne connaissez pas (encore) Hap & Leonard, je vous conseille d'y venir en lisant les romans dans l'ordre chronologique : Les mécanos de Vénus, L'Arbre à bouteilles, etc.
La série télévisée qui en trois saisons adapte les trois premiers romans est pas mal. 
Hormis un écueil de taille (à mes yeux) : les deux excellents acteurs  - Michael K. Williams & James Purefoy - qui prêtent leurs traits aux deux héros, manquent sérieusement (et trop cruellement) d'expérience en sports de combat. 
Pour rappel, Leonard est un combattant extrêmement efficace, et Hap n'est pas manchot non plus.
Bref, si vous voulez vraiment faire connaissance avec Hap & Leonard rien ne vaut la prose du Texan, dont le style passe admirablement la barrière de langues. En d'autres termes, Joe R. Lansdale n'écrit ni des polars, ni de l'horreur, ni du roman noir mais du Lansdale™.
Et ce roman ne sera pas celui qui changera les choses :
            Embauché par une famille de redneck Hap & Leonard vont se lancer à la recherche de leur fille. Direction Marvel Creek (TX), une ville placée sous la coupe d'un ségrégationniste affable.
Comme d'hab' J. R. Lansdale égratigne quelques penchants humains : la pléonexie, la religion, la race ; que ses deux héros remettent d'aplomb à coups de tatanes.  
            Une efficacité dont la résultat est inversement proportionnel à l’investissement.
Un peu comme les romans de cette série. À lire sans modération ! 
 

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