Rebaptisée « Harry Palmer : The Ipcress Files » pour sa diffusion par Prime Video™, de ce côté-ci du Channel, la série de 6 épisodes inspirée très librement d'un roman de Len Deighton, ajoute donc le nom du héros à son titre.
Lequel héros n'avait justement pas de nom dans le roman de 1962.
En effet, c'est lors des phases de développement du film, trois ans après la publication dudit roman, que l'équipe de production décide de donner un patronyme à l’agent secret, auparavant anonyme.
Lors d'un déjeuner, Harry Saltzman, le producteur du film, propose à Michael Caine l’interprète du personnage à l'écran un nom passe-partout : « Palmer » !
Caine, comme il le racontera dans son autobiographie, propose en réponse un prénom « Harry ». Ajoutant qu'il était aussi ennuyeux que Palmer était banal.
Avant de réaliser que l’homme à qui il s’adressait se prénommait lui aussi Harry.
Fair-play Harry Saltzman accepta.
Harry Palmer est un caporal de l'armée britannique, stationné en Allemagne, qui arrondit sa solde grâce au marché noir, florissant en 1962.
Arrêté, et incarcéré à la prison de Colchester en Angleterre, il est rapidement enrôlé dans un service de renseignement afin de l'aider grâce à ses contacts et à sa connaissance de Berlin.
La grande réussite de la série et de se servir du roman et du film qui en a été tiré, tout en élaborant une intrigue originale.
L'histoire s'appuie en outre sur une théorie de personnages très incarnés. Le seul bémol que j’émettrais, est que le Harry Palmer (Joe Cole) télévisée n'a pas la dangerosité animal que lui prêtait Michael Caine. La contrepartie est que sa collègue Jean Courtney (Lucy Boynton) s'impose avec beaucoup de classe et de sex-appeal comme le « mâle alpha » du binôme (si je puis dire). « IPCRESS Files » convient donc bien mieux, dotant que c'est un véritable travail d'équipe auquel nous allons assister.
Jean Courtney est une de ces héroïnes comme j'aimerais en rencontrer plus souvent. Une sorte d'Emma Peel, mais d'apparence plus guindée.
Le reste du casting n'est cependant pas en reste (sic).
Ashley Thomas, dans le rôle très ambiguë d'un agent de liaison de la CIA, remporte haut la main la deuxième place de meilleure présence à l'écran.
Tom Hollander, dans le rôle du Major Dalby, écope d'un rôle qui d'ordinaire passe les plats aux agents de terrain. Fort heureusement il n'en sera rien ici, et tout une intrigue secondaire, mais astucieuse, lui sera réservée.
Le reste de la distribution, moins présente, est néanmoins très soignée ; chaque rôle est important, et articule l'ensemble du puzzle.
Si on connait les ingrédients, leur accommodement réserve une succession de twists ficelés avec beaucoup de soin. La série se permet même deux clins d’œil cinématographiques en forme d'easter eggs. Le premier anticipe le déroulement de l'histoire, et le second commente la situation. Sympa !
Une saison dont le brio appelle sans conteste de n'être que la première d'une longue série, comme savent le faire les anglais.
(À suivre ....?)
Commentaires
Enregistrer un commentaire