Accéder au contenu principal

The Old Man [Jeff Bridges / John Lightgow / Amy Brenneman]

Déjà renouvelée pour une seconde saison après seulement trois épisodes , « The Old Man », adaptation télévisée d'un roman (non traduit en français) de Thomas Perry, casse la baraque et botte quelques culs.
            Le pitch est simple, un ex-agent de terrain de la CIA, qui vit caché aux yeux de son ex-employeur depuis de nombreuses années, voit (littéralement, de manière prémonitoire) l'agence de renseignement étasunienne s'intéresser à lui. La raison en est une « dette » contractée pendant la guerre russo-afghane où il joua un rôle pas du goût de tout le monde.
Ce qui devait être une mission de routine, Dan Chase l'agent en question a plus ou moins l'âge de son interprète, Jeff Bridges, ne se déroule pas comme prévue. Harold Harper (John Lightgow, impérial), avec qui Chase travailla en Afghanistan se retrouve - contre son gré - dans la boucle.
            La très bonne idée est bien sûr de mettre en scène un agent d'une soixantaine d'années (Bridges a 72 ans) face à de jeunes loups hyper-entraînés.
Fort heureusement la série évite que Dan Chase rencontre une jeune et séduisante jeune femme qui se pâmerait devant son charme. Amy Brenneman, 15 ans plus jeune que Bridges, et qui reste une femme très séduisante n'en est pas moins marquée par le temps (sauf son respect). 
Le deuxième épisode fait d'ailleurs de la  vieillesse l'enjeu essentiel de ses 45 minutes (avec beaucoup de tact et d'élégance je dois dire), et dit bien que ce couple de circonstance n'est plus de première jeunesse.
A
my Brenneman est d'ailleurs pour moi la révélation de la série.
Son jeu, notamment lorsqu'il s'agit d'envoyer des informations sans les dire est saisissant.
D'autre part l'alchimie entre elle et Jeff Bridges n'est pas pour rien dans la réussite de cet épisode, qui marque sérieusement le pas question action. D'autant que son prédécesseur n'y allait pas de main morte.
            Un autre atout tient à l'interprétation de Bill Heck, qui joue Dan Chase jeune, en ce que les deux acteurs, lui et Bridges donc, ont mis au point toute une série de « tics » corporels qu'ils partagent. Ce continuum donne beaucoup de vraisemblance entre le passé et le présent.
C'est d'ailleurs une constante, et un lieu commun de le dire, mais la distribution semble très impliquée dans l'histoire. Et comme souvent avec les acteurs américains, leur langage corporel est un élément crucial de leur interprétation.
Et je n'aurais pas l'outrecuidance d'oublier Dave & Carol (Freya & Cain) les deux rottweillers de Dan Chase, entraînés par Sarah Clifford. 
            « The Old Man » est finalement, semble-t-il après seulement trois épisodes, une série atypique en ce qu'elle n'élude pas l'âge de ses personnages, mais en fait un élément central de l'histoire.
            Cependant « The Old Man » est aussi une série d'action, et là aussi ça tient bien la route. Dan Chase était un agent brillant, hors-normes, néanmoins l'âge est là et ses prestations combatives en tiennent compte. C'est aussi un homme capable de tout dès lors qu'il est en danger, cet aspect par forcément politiquement correct n'est pas non plus édulcoré.
            « The Old Man » est aussi une histoire d’amitié, et le mensonge qui se trouve pour l'instant dissimulé aux yeux de l'un des deux amis, et qui tient lieu de la bombe sous la table dont parlait Hitchcock, est salement efficace. 
            Je n'ai pas parlé de la mise en scène, mais là aussi il y a plein de très bonnes idées, rien de spectaculaire mais plutôt très efficace.
 
Bref pour le dire simplement : ça se passe plutôt mal pour la plupart des protagonistes, et c'est tant mieux pour nous.             

Commentaires

  1. Un pote me l'a fortement conseillée, je vais me pencher dessus à l'occasion...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d