Detroit, ville emblématique à plus d'un titre pour Cyborg |
Alors que Cyborg, le personnage éponyme de ladite série, est un artefact de l’avenir, un objet de science-fiction. Alors que son scénariste, John Semper Jr., insiste sur la question du futur, en utilisant notamment le concept de « singularité ». Alors que cette série est labellisée d’un Rebirth pour le moins programmatique, les 17 numéros (plus le one-shot Rebirth) que je viens de lire (et jusqu’alors parus) ont des reflets persistants de l’Âge de bronze ; une impression de « monde enregistré » pour quiconque a déjà lu des comic books publiés dans l’intervalle du milieu des années 1970 au mitan des années 80.
Une sorte de futur antérieur dans son mode d’écriture : de longs récitatifs où le héros expose ses états d’âme, et où sont décrites des situations pourtant graphiquement explicites ; avec des personnages très improbables (le « roi des rats ») ; des situations que plus personne n’oserait utiliser (le bidouillage d’une Game Boy™), etc.
Certains détails, comme dans cette case, montre, rétrospectivement, que le scénario était très finement préparé |
Car oui, nonobstant ce que j'en dis, l’écriture de John Semper Jr. est pensée pour être la plus attractive possible.
…. Et le résultat est sans équivoque. Jamais il ne m'est venu à l’idée d’abandonner la série. Bien au contraire, au fur et à mesure l’envie de continuer de lire les aventures de Cyborg alias Vic Stone (ou l’inverse ?) devenait de plus en plus aiguë.
Intérêt dont je lui sais gré, puisque le 16ème numéro, par une révélation inattendue transformera cette très sympathique série, en un run ma foi très original (tout en utilisant brillamment l’un des héritages de Jack Kirby), relativement à ce j’ai pu lire des comics estampillés Rebirth jusqu’à maintenant.
En effet, il faut savoir que les dix-sept numéros ( + le one-shot) parus au moment où j’écris ce billet, ne forment qu’une longue & palpitante histoire.
Alors, même s’il apparaît que l’on arrive au bout de cette belle aventure, devoir ronger mon frein en attendant le(s) prochain(s) numéro(s) est une situation dont je me serais bien passé.
…. Si du côté du scénario, le nouveau venu John Semper Jr. est une belle révélation, du côté de la planche à dessin c’est du très solide aussi. Ce qu’une périodicité bimensuelle (une spécificité de certains titres « Rebirth ») n’induisait pas forcément. Toutefois aux alentours du neuvième numéro la série devient mensuelle.
Or donc, si Paul Pelletier assure (avec l’aide d’encreurs et de coloristes compétents) sur les premiers numéros, Allan Jefferson et dans une moindre mesure, Timothy Green II aussi (lors de brefs passages), mon équipe artistique favorite est celle composée de Will Conrad & Ivan Nunes aux couleurs.
Si Conrad est un dessinateur dont le storytelling me parle, et dont le sens du détail et la minutie sont tout à fait à mon goût ; c’est la colorisation d’Ivan Nunes, dont son travail sur les textures qui d’une part me ravit, mais qui surtout embellit les planches de son dessinateur, sans les écraser, qui fait la différence.
Tout en donnant un supplément d’immersion au(x) scénario(s) de Semper Jr.
…. Série trépidante, ludique dans son utilisation de situations de « déjà-vu » et de fantômes sémiotiques, distrayante, et dont l’originalité (dans un retournement de situation imprévisible), exerce une incidence rétroactive rafraîchissante (sans oublier l’écriture de John Semper Jr, aux inflexions seventies, qui tranche sur ce qui se fait majoritairement aujourd’hui) ; tout cela fait de Cyborg
Des comme ça, j'en redemande !
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