La découverte du corps d'une jeune fille, dans les décombres d'un bombardement, va être l'axe autour duquel gravitera, durant 464 pages, tout un arsenal d'intrigues familiales, idéologiques, militantes, contrebandières et j'en oublie volontairement, aux entrelacs captivants.
« Meurtre à Raqqa » est, par son sujet même, une invitation à la réflexion. Voyez vous-même.
Que vaut en effet la découverte d'un criminel qui a tué une seule personne, dans une ville qui vit au rythme des bombardements, des attentats et des luttes de pouvoir (meurtrières) entre des organisations aussi radicales que Daech ou al-Quaïda ?
Yannick Laude s'inscrit, avec ce premier roman (à ma connaissance) dans la tradition d'un Joseph Kessel (« La Nuit des généraux ») et d'un Philip Kerr, créateur du commissaire Bernhard Gunther, et n'a visiblement rien à leur envier.
Son personnage principal Merwan Milet est de ceux que j'espère voir revenir dans de nouvelles enquêtes.
« Aucune histoire n'est tout à fait exacte ; beaucoup disent la vérité »
Celle dont il est question ici, allie avec beaucoup d'élégance les éléments que j'ai déjà énumérés, en plus de faire preuve de beaucoup de didactisme, quand bien même le talent de l'auteur nous le fait oublier.
Manifestement fort documenté, son roman au prix unique de 22,90 € ne nous laisse pourtant jamais à la traîne, dans une ville loin d'être calme, et peuplée d'une belle théorie de personnages, sans pour autant sacrifier aux souvent pénibles tunnels d'explications.
Chez Yannick Laude les éléments culturels, politiques, historiques et géographiques cheminent de conserve avec le romanesque. L'un des tours de force de l'ouvrage est d'ailleurs une sorte de visite guidée assez surréaliste, mais dont on ne doute pas de la vraisemblance.
« Meurtre à Raqqa » ne fait jamais preuve d'un exotisme malsain, pas plus qu'il ne se sert de la ville syrienne comme d'un simple décor. Le récit, tel que l'a imaginé l'auteur, n'aurait ainsi pas pu se dérouler ailleurs. Raqqa est en effet un personnage à part entière et essentiel du roman.
Si « Meurtre à Raqqa » s'inspire de la réalité, plusieurs protagonistes on fait la Une des journaux à un moment ou à un autre, c'est aussi et d'abord une fiction policière qui en usine les codes. Autrement dit, tout aussi proche des événements qui ont endeuillé et détruit la ville aux alentours de juin 2013, il s'agit d'une lecture récréative.
Mais c'est aussi un hommage aux Raqqaouis, que Yannick Laude n'oublie dans ce formidable roman.
Qui j'espère ne restera pas qu'un essai, aussi réussi soit-il.
Amen !
Que vaut en effet la découverte d'un criminel qui a tué une seule personne, dans une ville qui vit au rythme des bombardements, des attentats et des luttes de pouvoir (meurtrières) entre des organisations aussi radicales que Daech ou al-Quaïda ?
Yannick Laude s'inscrit, avec ce premier roman (à ma connaissance) dans la tradition d'un Joseph Kessel (« La Nuit des généraux ») et d'un Philip Kerr, créateur du commissaire Bernhard Gunther, et n'a visiblement rien à leur envier.
Son personnage principal Merwan Milet est de ceux que j'espère voir revenir dans de nouvelles enquêtes.
« Aucune histoire n'est tout à fait exacte ; beaucoup disent la vérité »
Celle dont il est question ici, allie avec beaucoup d'élégance les éléments que j'ai déjà énumérés, en plus de faire preuve de beaucoup de didactisme, quand bien même le talent de l'auteur nous le fait oublier.
Manifestement fort documenté, son roman au prix unique de 22,90 € ne nous laisse pourtant jamais à la traîne, dans une ville loin d'être calme, et peuplée d'une belle théorie de personnages, sans pour autant sacrifier aux souvent pénibles tunnels d'explications.
Chez Yannick Laude les éléments culturels, politiques, historiques et géographiques cheminent de conserve avec le romanesque. L'un des tours de force de l'ouvrage est d'ailleurs une sorte de visite guidée assez surréaliste, mais dont on ne doute pas de la vraisemblance.
« Meurtre à Raqqa » ne fait jamais preuve d'un exotisme malsain, pas plus qu'il ne se sert de la ville syrienne comme d'un simple décor. Le récit, tel que l'a imaginé l'auteur, n'aurait ainsi pas pu se dérouler ailleurs. Raqqa est en effet un personnage à part entière et essentiel du roman.
Si « Meurtre à Raqqa » s'inspire de la réalité, plusieurs protagonistes on fait la Une des journaux à un moment ou à un autre, c'est aussi et d'abord une fiction policière qui en usine les codes. Autrement dit, tout aussi proche des événements qui ont endeuillé et détruit la ville aux alentours de juin 2013, il s'agit d'une lecture récréative.
Mais c'est aussi un hommage aux Raqqaouis, que Yannick Laude n'oublie dans ce formidable roman.
Qui j'espère ne restera pas qu'un essai, aussi réussi soit-il.
Amen !
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