Probablement l'un des meilleurs représentants français du style dit
« comportementaliste ». Lequel style privilégie un récit qui avance grâce à ses personnages, qui sont essentiellement ce qu'ils font - sans descriptions psychologiques (ou si peu), ici à partir d'une intrigue posée quasiment dès le début du roman.
Ce qui ne veut pas dire que les personnages en question en sont dénués de caractérisation. Mais ce sont leurs actions, ou l'absence d'icelles, qui vont tramer leur personnalité respective.
Ça donne un roman sec, rapide, nerveux, mais qui avance aussi masqué.
En effet ce style, qui privilégie donc le comportement des personnages, ne s'interdit pas non plus de leurs opposer un ou deux retournements de situation (forcément) imprévus. Si le suspense est omniprésent, les surprises n'ont pas besoin d'invitation pour se manifester.
« Objectif : pétrole », dont l'action est contemporaine de sa parution, se déroule en Afrique du Nord ; entre le Sahara algérien et Tunis. Visiblement Michel Carnal table que ses lecteurs ont une connaissance du (mauvais) genre dans lequel il officie ici, ainsi que de l'actualité du moment. Il montre par ailleurs un souci du détail (toponymie & patronymes) inhérent au (mauvais) genre qu'est l'espionnage. Un genre littéraire qui s'attache à décrire une réalité géopolitique inquiétante, de manière réaliste.
Cela donne en définitive un roman très captivant, malgré une intrigue qui n'a rien d'originale, en plus d'utiliser une « encyclopédie » commune à tous les romans d'espionnage : technicité, action, violence, exotisme, érotisme. Cela dit, ce n'est pas tant l'intrique qui compte que la manière qu'a Carnal de la développer.
Et là ça frise le chef-d’œuvre en termes de concision et d'efficacité !
Michel Carnal est décidément un auteur qui gagne à être lu.
Ne vous en privez pas !
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