Accéder au contenu principal

La Fin va vous surprendre

Vous connaissez la chanson [Pour en savoir +].
« Ce fantôme en toi » est le 4ème tome d'une série d'albums écrite par Ed Brubaker, dessinée par Sean Phillips, et colorisée par Jacob, le fils de ce dernier.
L'idée de Brubaker était de produire l'équivalent d'une série de paperbacks, autrement des livres de poche, dans la veine de ce que faisaient des romanciers comme Ross MacDonald ou Richard Stark. Mais sous forme, bien évidemment, de BD.
Second couteau
            Si Ethan Reckless est le personnage récurrent de la série, cette quatrième histoire met en vedette Anna Keller, l'assistante du personnage principal.
Élu comme son tome favoris jusqu'à présent par Brubaker lui-même, « Ce fantôme en toi » est  au contraire pour moi, le plus faible des quatre déjà parus. 
Mais voyons ça par le menu.
            Alors qu'Ethan est à San Francisco, une cliente se présente au cinéma l'El Ricardo. Il s'agit d'une ex-scream queen dont Anna était justement fan.
Ni une ni deux, la jeune femme accepte l'enquête que Lorna Valantine lui propose.
Family Busines
            À cette intrigue principale, racontée sous la forme d'un flashback (alors que la série des Reckless en est déjà un) s'en ajoute une autre qui permettra d'en savoir plus sur le personnage d'Anna.
Un approfondissement bienvenu, auquel Brubaker croit bon d'adjoindre une enquête assez superficielle sur le jules de la mère d'Anna, dont il ne fera finalement rien. 
Un moindre mal cependant, puisqu'on peut comprendre ce renoncement comme faisant partie de la caractérisation du personnage.
Certes.
Tout le monde déteste la police 
            Sauf que le conclusion de l'histoire principale, celle de Lorna Valantine, sorte d'Elvira du pauvre, est pour le moins confuse. Sans rien dire de transformer Anna & Ethan en deux belles pourritures.     
            Or donc, inutile d'aller plus loin si vous ne voulez pas torpiller vos chances de découvrir cette histoire en la lisant. 
            Bref, la maison hantée n'en était pas une, il s'agissait en fait de la tentative d'un couple de malheureux clodos, manipulé par un flic pour retrouver le soi-disant « trésor » caché par le premier propriétaire de la maison, une star du grand écran.
Sauf que ledit flic a sauvé la vie d'Anna en tirant sur l'homme du couple en question, qui venait de la poignarder, alors que tout le monde se trouvait dans la demeure. Et qu'il l'a emmenée à l’hôpital. 
Et c'est là que le bât blesse.
            Car une fois remise, Anna n'a rien de mieux à faire que d'aller accuser son sauveur sur la base unique de son intuition. 
Non seulement elle l'accuse d'avoir volé l'argent, sans qu'on sache si c'est vrai. Mais aussi d'avoir abattu son agresseur pour pas qu'il l'accuse d'être son complice.
Elle ira jusqu’à brûler des photos qui auraient pu lui valoir des circonstances atténuantes. 
Drôle de façon d'envisager la justice.
Et drôle de façon de remercier celui qui vous a sauvé la vie.
            Au final « Ce fantôme en toi » traduit par Alex "Nikolavitch" Racunica tient excellemment bien la route jusqu'à sa conclusion à la fois confuse, et assez sordide.
Anna Keller, mais aussi Ethan Reckless deviennent subitement deux personnages très antipathiques, voire toxiques (pour reprendre la nomenclature en vogue). 
            Ou alors leur idée de la justice est bien plus élevé que la mienne, et un flic ripoux (ce qui reste à prouver compte tenu de ce qu'en dit Ed Brubaker dans ce tome) mérite de payer, quand bien même aurait-il sauver une vie.
Car rien ne l'obligeait à transporter Anna à l’hôpital.
Cela dit, sans en tirer de conclusion, je ne crois pas qu'Ed Brubaker ait jamais écrit d'histoire où un flic serait le héros. [Sourire en coin]
 
(À suivre .....

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Wheelman [Frank Grillo / Jeremy Rush]

En partie produit, et surtout entièrement cornaqué par War Party™, la société de production de J oe C arnahan & de F rank G rillo, et magistralement interprété par ce dernier ; « Wheelman 2017 » repose sur la règle des 3 unités du théâtre dit classique :  • Unité temps : Une nuit.  • Unité d'action : Une attaque à main armée ne se déroule pas comme prévue.  • Unité de lieu : Une BMW E46  Autrement dit, 98% du film se déroule dans une voiture avec seulement F rank G rillo au volant et à l’écran. Son personnage n'interagit avec l'extérieur quasiment que via un téléphone portable.              Tourné à Boston en seulement 19 jours, pour un budget légèrement supérieur à 5 millions de dollars, « Wheelman » est, au moment des comptes, une péloche dégraissée et bien relevée.  D'entrée de jeu les premières minutes donnent le ton : « l'homme au volant » du titre a été embauché pour être chauffeur lors d'un braquage à main armée. Divorcé, sa fille adolescente, d