L'envie m'est venue en regardant une nouvelle fois la première saison de True Detective (par ailleurs toujours aussi excellente). J'ai donc lancé une recherche pour découvrir des titres de romans dans le même esprit que la série de Nic Pizzolatto & Cary Joji Fukunaga.
C'est alors que le nom de Laird Barron est apparu sur les pages de résultats Google™.
Un auteur absolument pas traduit en France, à ma connaissance, dont le domaine de prédilection est plutôt l'Épouvante & l'Horreur cosmique. Et dont le travail est justement apprécié par Nic Pizzolatto. La pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre, dit-on.
Cela dit, son nom était déjà apparu alors que je cherchais des polars « musclés ». Et il se trouve que la série de trois romans qu'il a consacrée à Isaiah Coleridge conjugue une approche « dur-à-cuir» dans des situations où la « surnature » joue un rôle non négligeable. Du moins à partir de Black Mountain2019, m’a-t-on laissé entendre, le deuxième tome de la trilogie en question.
J'ai toutefois décidé de commencer par le début ; et j'ai donc lu « Blood Standard2018 ».
Le pitch est assez simple : un homme de main travaillant pour une organisation criminelle en Alaska, est contraint de se mettre au vert, conséquence d'une divergence de poin(g)t de vue avec un cadre de ladite organisation au sujets de la chasse aux morses.
Son point de chute - une ferme dans l'État de New York, deviendra le lieu d'une disparition inquiétante. Énigme qu'il décidera de résoudre.
On croisera tout au long de l'histoire des suprémacistes aryens, des mercenaires, un gang uniquement composé de « minorités » raciales, un père barbouze, des criminels en pagaille, des péquenauds des montagnes, deux anciens combattants, etc.
Barron dissémine une pléiade de références à la Grèce antique au cours de son histoire : Isaiah Coleridge est surnommé par ses pairs « Hercule » (même si pour le coup il s’agit ici du nom romain du demi-dieu).
Lui-même digresse sur L'Odyssée - en précisant que son personnage favoris est le cyclope Polyphème ; ceci en compagnie de la femme sur laquelle notre anti-héros a des vues, et qui répond au prénom de Mégara. Évidemment !
Sans oublier son patron & protecteur qui s'appelle Mr. Apollo.
Rien de tout cela n'est gratuit bien évidemment, car Laird Barron donne à son récit quelques belles envolées épiques.
On le sent aussi à la limite de verser franchement du côté du Fantastique, mais visiblement il se fait violence pour écrire un roman hard-boiled plutôt classique ; Isaiah Coleridge cite ainsi Humphrey Bogart dès les premières pages.
Ça donne au final une ambiance plutôt originale.
Du classique donc, mais qui ne l'empêche de concocter une chute (sic) inattendue, en évacuant heureusement un cliché du genre auquel il avait pensé.
Une aventure qui donne envie de la poursuivre en lisant Black Mountain, second opus du sang mêlé américano-maori.
(À suivre ……)
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