- Where are we going ?
- To the top, Johnny.
- Where's the top, boys ?
- To the toppermost of the poppermost !
Hambourg - 1962
- To the top, Johnny.
- Where's the top, boys ?
- To the toppermost of the poppermost !
Hambourg - 1962
... L'animation n'était pas dans le Lennon's Bar pourtant pas mal bondé, non, à une heure du mat' c'est dehors que ça se passait.
Un type hirsute qui avait dû jouer à la moissonneuse à houblon une bonne partie de cette sainte journée haranguait les noctambules.
Et puisque j'avais rien de mieux à faire, j'ai remonté mon col - un putain de vent glacé glissait le long des rues de Liverpool depuis les docks pour vous lécher l'échine avec insistance - et j'ai écouté.
Selon lui, les Beatles, n'étaient pas le plus grand groupe de pop music du monde mais un putain de groupe de super-héros connu sous le nom de The Mates.
Rien que ça, bon faut dire qu'il savait tenir son auditoire le gus, c'est pourtant pas les distractions qui manquaient aux abords du troquet, entre les groupes de japonais ou d'italiens qui rejouaient les tubes des Fab Four ou les filles fringuées comme à Ibiza, la concurrence était rude.
Ibiza !
Je sais pas où va le monde mais j'espère que c'est pas à Ibiza, donner un nom de bagnole à une île, sont forts ces promoteurs.
Mais Archie Sugg est une figure du Liverpool nocturne et interlope, un scouser, un autochtone quoi !
Un ancien reporter de la BBC tombé en disgrâce réduit à vivoter en faisant des piges, et quand la marée est trop fort il grimpe sur sa caisse à houblon et régale la cantonade avec des histoires toutes plus incroyables les unes que les autres.
Cette nuit, c'est l'histoire d'un groupe de super-héros The Mates qui mène une vie très drogue, sexe et rock'n'roll et dont le parcours épouse point par point les grandes étapes vécues par les Beatles.
Jusqu'au célèbre Bed-in de Yoko Ono et John Lennon.
Si ce n'est que The Mates affronte qui des robots, qui des aliens en guise de concert.
De retour à l'intérieur du bar, mon abnégation à des limites, j'en ai appris un peu plus sur l'affaire.
On dit que le propre fils de Sugg, Nick Mansfield projette à l'instigation de la productrice Ethel Rotstein un documentaire sur les élucubrations de son paternel, à qui il voue pas mal de rancœur soit dit en passant. Il faut dire qu'Archie Sugg a plutôt brillé par son absence durant la jeunesse du jeune Nick. Classique !
On murmure d'ailleurs ici, que la progéniture va régler ses comptes avec le vieux et tenter pour le coup de se remettre en selle côté cinoche, faut dire que depuis Kiss Me son parcours ressemble plus à une traversée du désert qu'à un long et langoureux baiser avec Hollywwod.
Bon c'est pas à moi de le dire étant donné que je m'y connais plus en carburant qu'en clitoris, mais si cette histoire finit par se faire je pense qu'il y a matière à passer un bon moment, ouais !
Pas comme l'histoire de ce type que m'a racontée ce vieux roublard de Constantine.
Le type débarque en Enfer en tirant une gueule de six pieds de long.
Satan qui passe par là l'interpelle : Salut toi ! Pourquoi tu fais la gueule ?
Le type : Bin, premièrement je suis mort et deuxièmement je suis en Enfer. Y a pas de quoi se réjouir, non ?
Satan : Ça dépend, tu sais c'est pas mal ici ... Tu fumes ?
Le mec : Bin ouais !
Satan : Alors tu vas aimer les lundis, parce que les lundis on fume toute la journée, des cigares maousses costos, des clopes à gogo, sans angoisse du cancer ... remarque c'est normal, t'es déjà mort !
Le mec : Ah ouais, pas mal !
Satan : Tu bois ?
Le mec : Bien sur ...
Satan : Alors tu vas aimer les mardis, ce jour-là on picole du pinard, de la bière, de la vodka, tout ! Pas de soucis avec la cirrhose ... t'es déjà mort !
Le mec : Ah ouais, pas mal comme début de semaine ...
Satan : Et t'as pas tout vu, la bouffes tu aimes ?
Le mec : Je baffre comme un porc.
Satan : Tant mieux parce que les mercredis on s'empiffre de la barbaque bien grasse, des tonnes de desserts, du fromage qui pue, sans se soucier du cholestérol. Facile, t'es déjà mort !
Le mec : De mieux en mieux, mon pote.
Satan : Et la dope, t'en es ?
Le mec : Régulièrement.
Satan : Alors les jeudis c'est pour toi, on a tout l'herbe et toute la poudre dont on puisse rêver, et pas d'overdose à l'horizon... hein pourquoi, parce t'es déjà mort !
Le mec : Yes ! Je croyais pas que l'Enfer c'était si groovy ...
Satan : T'es pédé ?
Le mec : Non ... Pourquoi ?
Satan : Ouuuuuuhhhlala, alors tu vas pas aimer les vendredis toi ...
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