« 10 Cloverfield Lane » est un film qui se croit malin, et qui m'a persuadé qu'il l'était vraiment.
Dès le départ ça part très bien, le scénario souffle le chaud et le froid sur une situation que la mise en scène fait tout pour rendre ambiguë. Et la manipulation des subjectivités n'ira qu'en augmentant.
L'interprétation n'est pas pour rien dans ce sentiment paranoïaque exacerbé.
La distribution, très réduite, impose au face à face entre Michelle et Howard Stambler d'être toujours juste. Même si John Gallagher dans le rôle d'Emmet propose quelques respirations bienvenues à l'ambiance crapoteuse qui s'installera.
Et fort heureusement, Mary Elizabeth Winstead et John Goodman le sont ; au point de faire oublier qu'ils jouent la comédie (sic).
Huis clos entre perversion carnassière et bonté déclarée, le film multiplie les fausses pistes en autant de ricochets déroutants.
Plus le temps passe, et moins on accorde de confiance à ce qui se déroule pourtant devant nos yeux. Tout devient suspect.
Et la relative brièveté du long-métrage lui permet de ne pas s’essouffler.
Rapide, efficace, tout en esquive, le non-dit y est méchamment efficace, ce « 10 Cloverfield Lane » s'offre une dernière bobine d'epicness to the max libératrice et gorgée de sense of horror.
Un très bon divertissement, à toutefois ne pas mettre entre toutes les mains.
L'affiche qui illustre cette critique est due à Francesco Francavilla, dessinateur bien connu des amateurs de BD étasuniennes.
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