Inventée en 1959 pour les besoins d'une aventure qui n'a rien avoir avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui, la Task Force X, dite Suicide Squad, prendra sa forme « définitive » grâce au scénariste John Ostrander en 1987, du moins dans sa lettre d’intention. Un statu quo relatif, puisque la définition même de l’équipe est que ses membres sont, ni plus ni moins, que du consommable.
Pour le dire vite, la « Suicide Squad » c'est Les Douze salopards version super-vilains.
Une poignée de super-criminels emprisonnés est donc recrutée pour des missions suicides. Lesquelles sont autant de bonus qui diminuent leur peine.
Équipés d'un explosif crânien, qui peut être déclenché à n'importe quelle incartade, ils n’ont pas d’autres choix que d’obéir.
Ce qui fait l'intérêt de cette série, qui a connu plusieurs déclinaisons au fil du temps, c'est bien sûr l'incertitude qui pèse sur le sort des membres de l'équipe. Et, tout aussi évidemment, sur la réussite ou non des différentes missions.
L'éditeur DC Comics©, à qui appartiennent les personnages qu'il publie, est devenu, au fur et à mesure, un réservoir où n'importe lequel d’entre eux peut devenir bien plus lucratif en accédant aux multiples écrans du monde entier.
Difficile, dans cet environnement de boutiquiers, d'en supprimer quelques-uns.
Il y a donc un plaisir supplémentaire à voir l’habileté des différents scénaristes à rendre plausible une Suicide Squad au sein d’un univers imaginaire aussi rigide.
Tom Taylor et son dessinateur Bruno Redondo temporisent un body count inévitable sans toutefois épargner leur talent, puisqu’ils inventent une équipe antagoniste composée d’une brochette de nouveaux venus inédits.
Une équipe multiculturelle où la parité hommes/femmes n’est sûrement pas un hasard.
En outre, ils décentrent l’action, et la font commencer en Australie d’où est natif le scénariste.
Bref, un apport de nouveautés dont la découverte occupe pleinement des débuts prometteurs.
Pour avoir lu, pour l'instant, les cinq premiers numéros de la série, plus l'annual de Flash, écrit par Joshua Williamson, qui les complète, le bilan uniquement positif fait de la « Suicide Squad » une très chouette lecture à forte valeur ajoutée spectaculaire.
Alors même qu'elle ne propose que ce que n'importe quel lecteur est en droit d'attendre de ce type de lecture, la série de Taylor & Redondo, surnage dans la production actuelle.
Ce dernier, discrètement, fait un très beau travail formel, et dote la série d'une identité qui lui est propre. Le coloriste Adriano Lucas et le lettreur Wes Abbott complète ce tiercé artistique de tout premier plan.
Une série tout à fait recommandée, qui par ailleurs sera traduite chez Urban Comics© avant la fin de l'année. Du moins les six premiers numéros.
(À suivre ....)
Commentaires
Enregistrer un commentaire