Accéder au contenu principal

House Call [Christopher Priest / Christopher Mooneyham]

Prévu pour le 27 mai dernier, ce numéro spécial a dû faire les frais de la pandémie. En tout cas je ne l'ai vu nulle part.
Reste qu'une des histoires à rejoint l'opération numérique « DC Digital First », celle écrite par Christopher Priest.
            Le scénariste reprend en main un personnage de DC Comics© qu'il connait bien, pour en avoir écrit une douzaine de numéros, lorsqu'il s’appelait encore James Owsley(1), en collaboration avec le dessinateur Phil Gascoine, fin 1988 et durant l'année 1989.
Ce personnage c'est The Unknown Soldier.
            Sur une idée tout ce qu'il y a de plus simple, Christopher Priest utilise tout ce qui fait le scénariste qu'il est.
En effet Priest a quelques tics d'écriture, volontairement adoptés, dont celui d'utiliser systématiquement plusieurs cases noires, qui rythment ses histoires au gré de phrases aussi courtes que sibyllines.
            Une idée simple disais-je, où son art de la digression via des dialogues prolixes, et une pratique de l’ellipse capable de rendre fou le plus affûté des GPS© narratifs, lui donnent l'étoffe nécessaire pour en faire une captivante distraction. Même si ici, ce dernier point n'est pas vraiment à l'ordre du jour.
Les planches de Christopher Mooneyham, dont la sécheresse de l'encrage confère à l'histoire l'ambiance requise, apportent un storytelling nerveux et immersif.
On remarquera que le placement du texte est particulièrement travaillé. D'autant que Christopher Priest utilise un jargon technique nécessitant des notes de bas de page, qui se greffent aux phylactères, aux transmissions radio, et aux onomatopées.
Tout en restant lisible et fluide.
            Au final, ces 16 pages d'exercice de style, sont également une belle petite aventure sans aucun faux pas. Elles ont aussi l'avantage de présenter le personnage principal, et la caractéristique particulière qui déterminera ses missions, de manière attrayante.
La fin, ouverte, laisse même l'espoir de voir Christopher Priest poursuivre sur cette excellente lancée.
Christopher Mooneyham, dans un style qui n'est parfois pas sans évoquer Joe Kubert, apporte une valeur ajoutée essentielle.
À laquelle le coloriste Ivan Plascencia et le lettreur Willie Schubert ne sont pas étrangers.
La très dynamique couverture est l’œuvre de Mikel Janin


(À suivre .... ?)
_______________________
(1) : James Owsley a changé son nom aux alentours de 1993, en celui de Christopher Priest.
Pour cette histoire en particulier, il seulement crédité de Priest.      

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Le KU KLUX KLAN (3)

... Quelque soit son véritable poids idéologique ou même politique aujourd'hui, le Ku Klux Klan a déteint sur la culture de masse ; qui n'a pas entendu parler de la célèbre marque de cigarettes  Marlboro et des trois "K" présents sur son paquet, d'un homme qui en regarde un autre pendu (dont on ne verrait que les jambes), et sur la troisième image : la silhouette d'un Klansman ...  (liste non-exhaustive) . Marlboro n'est d'ailleurs pas la seule marque de cigarettes à avoir eu droit à des investigations sur la signification du design de son paquet de cigarette, Camel aussi. Dés les débuts du Klan , le bruit court que ces cavaliers "surgis hors de la nuit" sont les fantômes des soldats Confédérés morts au combat, des soldats qui ayant vendu leur âme au Diable sont de retour ici-bas et annoncent l'Apocalypse. Le nom même du groupuscule a longtemps était entendu comme le bruit que fait la culasse d'un fusil lorsqu'on l...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...