Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du 2025

Leave Them Alone : un western subversif

Tous les ingrédients du western sont là, c'est normal c'en est un : décor à la J ohn F ord - mais on pourrait tout aussi bien être à Tabernas , sauf qu'on est en Arizona en 1874 ; hors-la-loi sales & méchants, des diligences et un relais, un  pistolero taciturne, un saloon et son bordel, une pute honorable, un indien laconique, des pied-tendre, un shérif,   etc .              Pensé et écrit par R oger S eiter pour un album de 54 pages, « Leave Them Alone », sous l'impulsion de son dessinateur - C hris R egnault, triplera pratiquement sa pagination.   Afin, dira-t-il de lui donner « une ampleur cinématographique », un « moment de cinéma ». De ce côté-là, aucune inquiétude à avoir, en plus de maîtriser parfaitement l'art de la BD, C hris R egnault pense en Cinemascope™, c'est évident. Et avec S eiter l'entente semble avoir été profitable.             Le scénariste, qui n'est pas un bizuth dans ...

MPH [Mark Millar / Duncan Fegredo]

Participer au financement de Psychic Sam [ En savoir+ ], et en apprécier le résultat m'a fait reconsidérer le travail du scénariste  M ark M illar.             L'occasion comme on dit, faisant le larron ; j'ai embrayé sur la lecture de  « MPH », une mini-série de 5 numéros dessinée par D uncan F egredo.   Eh bien je dois dire que j'ai été agréablement surpris.             Peut-être le savez-vous déjà, mais le grand M ickey S pillane disait à peu près ceci s'agissant d'écriture : « Lorsque vous écrivez une histoire, considérez-la comme une blague », non pas que toutes le histoires doivent vous faire rire. Mais demandez-vous à chaque fois : «  Quelle serait la meilleure chute ? Trouvez la, puis écrivez le reste en fonction de cette chute. ».             Et en lisant « MPH », qui est une histoire très sympa, assez rafraîchissante avec son héros adepte de la « pensée po...

Joe Kurtz [Dan Simmons / Guy Abadia]

Joe Kurtz est un ex-détective privé qui opérait dans l'ouest de l'État de New-York - Buffalo , Lockport  si vous voyez. Condamné à purger une peine de prison pour avoir vengé l'assassinat de sa collègue de travail, il sort au bout de onze ans. Une fois dehors, dans l'impossibilité d’obtenir une licence de détective privé à cause de son casier judiciaire, il monte un site Internet de recherches de personnes qui se sont perdues de vue (Recherche tendresse S.A.) avec sa fidèle secrétaire, Arlene . Mais surtout, à l'insu de son agent de probation, il entre en contact avec une famille de la Cosa Nostra , à qui il propose un marché.             C'est le début du roman « Vengeance » ( Hardcase ), et celui d'une série de trois romans dont les suivants seront « Revanche » ( Hard Freeze ) et pour finir « Une balle dans la tête » ( Hard as Nails ) ; commercialisé entre 2000 et 2003 aux U.S.A. . Et entre 2001 et 2005 en France , par les éditions du Rocher™ et tr...

Psychic Sam [Mark Millar / John Romita Jr. / Klaus Janson / Bill Crabtree / Clem Robins]

« Et si vous pouviez voir les meurtres la veille de leur accomplissement ? Tueriez-vous les meurtriers pour sauver une vie ? »             S am N icoletti devient, sans explication, capable de voir - littéralement - qu'un homicide va avoir lieu un jour avant qu'il ne se produise. D'abord abasourdi, il tente, la vision suivante, de prévenir anonymement la police.  Naturellement il n'est pas pris au sérieux. Décidé à agir, il se transforme alors en vigilante ....               Le scénariste de bande dessinée  M ark M illar, auréolé de maints succès commerciaux, aussi à l'aise s'agissant de work-for-hire que de creator owned , et homme d'affaire avisé (il a vendu sa société d'édition Millarworld™ à Netflix™) ; M illar donc n'avait - à ma connaissance - jamais tenté de publier un projet via un financement participatif. C'est chose faite avec « Psychic Sam ».             Un projet...

Feu ! [Dougals Fairbairn / France-Marie Watkins]

 « Voici ce qui est arrivé »             En feuilletant un magazine de cinéma, je tombe sur un article qui récapitule les sources d'une série télévisée française à venir. Un création originale, intitulée Traqués .  C édric A nger cite donc, en réponse à la question de G aël G olhen ; « Mais où diable le cinéaste a-t-il allé chercher tout ça ? » :  Voyage au bout de l'enfer 1978 , Les Chiens 1979 , le cinéma de C habrol, P ialat, S autet et la musique d' E nnio M orricone.  Un héritage plutôt prestigieux !              Patatras , quelques jours plus tard, toujours par hasard, j'apprends que la promo de la série a été stoppée, et que sa diffusion est remise aux calendes grecques ! En cause ?  L'ombre d'un plagiat, celui d'un très obscur roman américain commercialisé en 1973, écrit par D ouglas F airbairn.  Et publié en France deux ans plus tard chez Denoël™ sous le titre de « Feu ! ». Et non ...

Planet Death #1 & #2 [Kolstad / Venditti / Giorello / Gho]

            Après s'être affûté le clavier sur des actioners de seconde zone, D erek K olstad vend le scénario d'un film qui deviendra une franchise très rentable, John Wick pour ne pas le nommer, et devient d'un coup très  bankable  ; en plus d'acquérir la réputation d'écrire des scénarios très très testostéronés. Et parfois même très sympas, comme le premier Nobody . Une aura musculiniste, qu'il met donc à profit pour la mini-série de bande dessinée « Planet Death ».             « Planet Death est ma lettre d'amour à toutes les bandes dessinées et tous les livres que j'ai lus, tous les films que j'ai vus et tous les jeux auxquels j'ai joué tard dans la nuit, le sourire aux lèvres... De Hard Boiled et Ronin de Frank Miller aux films ( sic ) d'Alistair MacLean comme Les Canons de Navarone et Quand les aigles attaquent, en passant par Bradbury, Asimov et Heinlein, jusqu'aux jeux comme Starcraft et tout ce qui se t...

Adieu Kolyma [Antoine Sénanque]

Rescapée de la Kolyma , une région inhospitalière située au-dessus du cercle polaire arctique, où la température peut descendre jusqu’à – 60°, et dans laquelle S taline, le « petit père des peuples », avait installé des camps de travail où se côtoyaient prisonniers « politiques » et criminels de droit commun, Sylla Back  travaille désormais dans une tannerie à  Budapest .              Nervi d’un gang transylvanien, associé aux Vory v Zakone , elle en a été bannie ; et survit depuis misérablement sous la surveillance étroite de son ancien maître, Pal Vadas .  Mais, en décembre 1956, la libération de prison de Lazare Vadas , l’ex-chef du gang en question, destitué par son frère cadet Pal , va chambouler son existence.              Publié chez Grasset™ dans le cadre de la « rentrée littéraire » 2025,  « Adieu Kolyma » a pourtant tout du roman de (mauvais) genre : univers carcéral (communiste), gangs ...

Punisher [Blood on the Moors]

Longtemps partenaires d'écriture, J ohn W agner & A lan G rant, s'attellent donc - à deux - à cette histoire du Punisher . Ils y délocalisent le vigilante américain dans les Highlands écossaises, avec - vous vous en doutez, tout le folklore qui va avec : whiskey , cornemuse, tartan, château, et ..... fantôme !             L'action démarre donc à Édimbourg , in medias res comme on dit,   où Frank Castle a atterri, en suivant un criminel new-yorkais, juste après un flashback qui suscite pour le moins la curiosité. Ça commence bien ! Toutefois, Bruno Zanussi , le dealer en question, semble avoir aussi attiré l'attention d'un justicier local, le Clansman . Lequel serait le fantôme d'un guerrier des Highlands, Red Ian Og . Impossible dès lors, de lâcher l'histoire.              Sur une trame assez simple : le protagoniste principal rencontre un personnage de même calibre que lui, un quiproquo les oppose, toutefois le...

Undertaker : Au service secret du wokisme

Après quatre albums, de facture plus que correcte, une première alarme avait certes retenti à la lecture des tomes 5 & 6. En effet, chaque aventure de Jonas Crow  - le croque-mort de X avier D orison et R alph M eyer, s'étend de deux albums en deux albums.             Or donc disais-je, L'Indien blanc et Salvage  voyaient un Jonas Crow rattrapé une fois de plus par son passé, en la personne de Sid Beauchamp ;  un ex-criminel en passe d'épouser une riche veuve, à condition que ledit Beauchamp lui ramène le corps de son fils - esclave des Apaches , avant d'être massacré par eux. Vous vous en doutez, l'affaire ne sera pas aussi simple.             D orison et M eyer en profitaient alors pour brosser le portrait des Apaches  dans le sens du poil : civilisation non patriarcale, en guerre contre les Blancs, et cætera . Une histoire où les Visages-Pâles donc, occupaient bien évidemment la plus mauvaise p...

Noir horizon [Philippe Pelaez / Benjamin Blasco-Martinez]

Derrière l'accrocheuse couverture du premier tome de ce qui s'annonce comme une trilogie - dont deux tomes sont déjà parus, le prolifique scénariste P hilippe P elaez et le visiblement très talentueux dessinateur B enjamin B lasco- M artinez nous invitent à lire un planet opera version « 12 salopards ».              Un empire galactique en manque de source d'énergie, en découvre une. Manque de chance, un mur énergétique invisible empêche d’accéder à la source en question. Après plusieurs tentatives infructueuses, entraînant la mort de tous ceux qui ont tenté de passer, le gouverneur de Kadingirra se résout à y envoyer une groupe de criminels. Contre toute attente, leur vaisseau spatial passe, entraînant à sa suite le lieutenant Sinclair Smith , un dur-à-cuire de l'armée impériale.               Tout en racontant le déroulement des tentatives infructueuses, puis celle réussie des criminels, P elaez & B lasco-...

La Mort blanche [Robbie Morrison / Charlie Adlard]

Comme avec le « Capitaine Conan » de R oger V ercel, qui nous rappelait que la Première Guerre mondiale avait eu un « front d’Orient » ; R obbie M orrison & C harlie A dlard inscrivent leur propre histoire sur le front italien, dit encore la  « guerre des montagnes » ; où l'armée royale italienne combattait alors l’ Autriche-Hongrie et l' Allemagne .               Le scénariste écossais R obbie M orrison y met en avant la singularité unique de cet affrontement, qui par ailleurs ressemblait fort à la guerre des tranchées qui se déroulait alors en France : l'utilisation des avalanches comme arme par destination.  « La Mort blanche » titre de l'album, mais aussi surnom donc de ces avalanches déclenchées  pour tuer l'ennemi, suit plus particulièrement Pietro , un soldat italien dont les connaissances alpines seront à l'origine de l'utilisation, par son unité, desdites avalanches, en tant qu'arme de destruction massive.   ...