Après vous avoir proposé ce que le Journal de Spirou pensait, en 1977, de Star Wars je vous propose l'avis de Jacques Sadoul, personnalité bien connue des amateurs de science-fiction.
À propos
de « star wars »
(la guerre des étoiles)
Bien entendu, Star Wars est le plus beau film de science-fiction jamais tourné.
Certes, en tant que film, il n’est pas à l’abri de tout reproche. Le scénario est faible, certains acteurs médiocres et un petit nombre de trucages laissent à désirer. Si la Guerre des étoiles est une réussite parfaite, c’est avant tout parce qu’il s’agit de science-fiction à l’état pur. Comment !
Mais il s’agit simplement d’un western de l'espace, prétendront certains esprits réactionnaires ; d’autres, les cuistres benêts, iront jusqu’à parler de reduplication. Mais le space-opera a-t-il jamais été autre chose ? Et pourtant, nul mieux que lui n’a réussi à éveiller chez le lecteur le fameux sense of wonder, cette faculté d’émerveillement qui caractérise les jeunes Américains et manque tellement aux vieux Français.
Il n’y a aucune idée de science-fiction dans Star Wars. Et c’est un bien, Car si l’on fait de la bonne littérature avec des idées, on fait aussi du bien mauvais cinéma. En revanche, vous trouverez dans ce film tout ce qui donna le sense of wonder à la science-fiction de l’âge d’or : les astronefs rococo, les robots anthropomorphes, les duels au pistolet-laser, la jeune princesse enlevée, les héros purs et bons, les méchants totalement mauvais et même la fameuse taverne galactique, chère aux dessinateurs de Galaxy, où des extra-terrestres hideux jouent au poker avec des astronautes terriens.
Pour la première fois, avec Star Wars, nous avons une transposition à l’image réussie de tous les archétypes de la science-fiction. Je dis bien à l’image, car George Lucas, le metteur en scène, a aussi écrit un roman à partir du scénario du film. Il ne reste plus qu’un texte inepte, montrant bien que la Guerre des étoiles est avant tout une réussite visuelle. Le succès de ce film est fabuleux outre-Atlantique car les Américains ont su garder leur sense of wonder. S’il n’en était pas de même en France, ce serait à désespérer de nos compatriotes.
Jacques Sadoul, décembre 1977
mythique, jacques sadoul, c' est grace à lui que j' ai appris l' histoire de la SF
RépondreSupprimerTrès heureux de te revoir par ici kemosabe, tu te faisais plutôt rare. [-_ô]
Supprimerc' est parce que je laisse pas de commentaires ;) alors que je viens tout les jours
RépondreSupprimer"esprits réactionnaires" (pan sur Frémion, "cuistres benêts", pan sur Eizyckman. ^^
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