Remake allemand -très scrupuleux- du film espagnol La isla mínima, « Freies Land », de Christian Alvart, surclasse son modèle pourtant multiprimé.
Délaissant la période post-franquiste pour en situer l'intrigue juste après la chute du Mur de Berlin, Christian Alvart envoie les deux protagonistes principaux de son film dans une région de l'ex-RDA, aux environs de Rostock .
Composé d'un commissaire divisionnaire de la police de l'ex-Allemagne de l'est et d'un jeune flic intègre de l'Ouest, ce duo symbolique enquêtera sur une disparition suspecte en même temps qu'il radiographiera la réunification allemande.
Composé d'une théorie de tronches inoubliables, son casting se permet d'accoucher néanmoins d'un personnage hors-norme qui bouffe littéralement l'écran dès qu'il y est présent. Interprété par Felix Kramer le commissaire divisionnaire Markus Bach est un flic aux techniques viscérales et brutales.
Une sorte de « dinosaure » dont le temps est visiblement compté dans cette nouvelle Allemagne réunifiée.
Tourné en Ukraine, la désolation des paysages, la décrépitude des habitations, ajoutent à une direction d'acteur qui laisse la part belle au silence, et au mutisme. Dont le résultat frôle parfois le surnaturel.
Faux whodunit, « Freies Land » est l'un des meilleurs films qu'il m'a été donné de regarder ces dernier temps.
Il est disponible en VOD, sous le bête titre de Lands of Murder !?
La bande-annonce ne m'avait pas motivé à me déplacer pour le voir en salles, à tort visiblement. Le contexte géopolitique dans lequel baigne l'histoire peut s'avérer très porteur et donner une matière inhabituelle à ce genre de film, du moins rarement vue j'imagine, avec des effets sur l'enquête et les protagonistes. Je rattraperai ça à l'occasion.
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