Premier tome des enquêtes de Frank Stave, Polizei-Oberinspektor de la ville de Hambourg, dans l'immédiate après-guerre.
L'originalité de ce qui deviendra la « trilogie hambourgeoise » est de se dérouler dans ce qu'on a appelé une « zone d'occupation ».
Préparé dès 1943, un régime d'occupation est donc mis en place après la capitulation, et l'Allemagne est immédiatement divisée en quatre zones d'occupation.
Lorsque se déroulent les faits que relate « L'Assassin des ruines », en grande partie historiques, durant l'hiver 1947, l'État allemand n'existe plus et la ville de Hambourg est alors placée sous l'autorité de la Grande-Bretagne.
Manifestement Cay Rademacher s'est fortement documenté, et la partie historique l'emporte très largement sur l'enquête policière proprement dite. Laquelle, sans être inintéressante, sert visiblement de prétexte. Pas vraiment de quoi se montrer insatisfait vu l'originalité du contexte.
Sauf que l'auteur ajoute également une sous-intrigue, plutôt intéressante, mais dont la résolution bien trop rapide lui donne également des allures de prétexte. Et que son héros n'a pas été épargné sur le plan personnel, et que rien ne nous en est caché.
Autrement dit lorsque Cay Rademacher en a terminé avec la description de Hambourg, les conditions de vie difficiles, des états d'âme de son héros, et d'épaissir les autres personnages qui gravitent autour, il ne reste plus beaucoup de place pour enquêter sur l'assassin des ruines.
Manière ludique d'aborder un versant de l'Histoire, « L'Assassin des ruines » aurait mérité que son auteur fasse cependant preuve d'autant de minutie sur l'aspect policier de son roman que sur son fond historique.
Reste une description saisissante des conséquences d'un conflit mondial à nul autre pareil dans l'histoire de l'humanité.
Verdict : Encourageant, devra toutefois se montrer plus retors quant aux résolutions des prochaines enquêtes de son Polizei-Oberinspektor.
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