« GoST 111 » est une plongée très originale dans le Polar, genre pourtant déjà très encombré. C'est aussi le nom de code d'un indic, celui-là même que nous suivrons pendant près de 200 pages.
Premier album de BD pour les deux scénaristes, Mark Eacersall professionnel multicarte des métiers du spectacle, et Henri Scala, flic sous couverture (et pseudonyme) qui apporte ici, à n'en point douter, son expertise du terrain.
Ils sont épaulés par Marion Mousse au CV nettement plus conséquent en matière de 9ème Art, dont les talents de strorytelling ne sont pas pour rien dans l'addiction qui risque de vous saisir dès que vous commencerez cette histoire.
Laquelle, disais-je, aborde le genre par un versant original, celui donc des « indics », et via un style béhavioriste totalement maîtrisé.
Une mise en récit à « l'esthétique d'un rapport de police », où la profondeur psychologique des uns et des autres est d'abord, et avant, tout le résultat de leurs actions. Si la précision du dessin de Marion Mousse est bien évidemment un aspect déterminant de cette approche, sa colorisation (assisté d'Albertine Ralenti) n'est en aucun cas superflue.
Au contraire, la réussite de « GoST 111 » tient essentiellement à la synergie entre justement le fond et la forme ; d'où émerge une complexité rien moins que manichéenne.
« GoST 111 » est un récit visiblement très écrit, qui sait le faire oublier, à l'émotion discrète, et à la distribution impeccable. Une histoire captivante, qui se déroule dans un milieu quasi préservé de l'imaginaire du Polar (celui des indics).
Indispensable pour les amateurs du genre, et ceux de bonnes histoires !
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