Accéder au contenu principal

L.H.O.O.Q

... Matrix est certainement l'un des mes films favoris, ce mélange d'action, de philosophie et d'idées [largement véhiculées depuis des lustres déjà par la littérature] de science-fiction m'avait enthousiasmé m'enthousiasme toujours autant.
C'est donc fébrilement, que j'attendais la sortie de Matrix Reload même si dans mon for intérieur, Matrix se suffisait tout à fait à lui-même. Une suite que je suis allé voir au cinéma ......... où j'ai eu tout loisir de me morfondre tant et plus.
Le summum de l'ennui a certainement été la rave party qui m'a semblé durer des heures & des heures. Bref, si Matrix est formidable, Reload est merdeilleux.

Dont acte.

... Cependant, j'ai voulu me donner une nouvelle chance et j'ai loué ce film pour le revoir.

Malheureusement je me suis alors senti comme le rat de Laborit, que l'on prévient par une sonnerie quatre secondes avant de lui envoyer une décharge électrique.
Sachant ce qui allait m'attendre j'ai fait la seule chose que j'avais à faire ..... FUIR .............

Mais tout a une fin sauf les saucisses qui en ont deux, et à l'instar de Néo, j'ai fait le choix de me battre, j'allais combattre le Système ...






... avec ses propres armes !


... Comme son titre l'indique MATRIX DEZIONIZED est une version remaniée des deux derniers opus de la trilogie où tous les longs passages se déroulant à Sion ont été retirés. Ainsi alors que ces deux films réunis avoisinent les quatre heures trente, la version dezionized offre deux films d'une heure vingt, chacun.


Matrix Reload Dezionized en sort en bien meilleur forme, il trouve son deuxième souffle. D'autant que toutes les explications données dans Matrix sont largement suffisante pour s'affranchir des lourdeurs du deuxième volet concocté par les Wachowski.

De l'action non-stop, Sion garde son aura de cité mythique bref ce nouveau montage est extrêmement plaisant et divertissant. Même si certaines transitions ou "raccords" sont parfois un peu raides. N'en déplaise il ne s'agit pas d'une version studio mais de ce que l'on nomme un fan edit.

... L'industrie cinématographique nous a habitué à sortir différentes versions d'un même film, celle des producteurs, du réalisateur, version restaurée &cætera ... (sans parler des différents supports).

Le fan edit c'est celle du fan, de l'amateur qui insatisfait de la version proposée y va lui aussi de la sienne.

[Morpheus à Neo] :

Ces règles ne sont pas différentes de celles d'un système informatique.
Certaines peuvent être pliées.
D'autres rompues.


Ne sachant pas ce qu'était un fan edit, je suis allé sur quelques fora (pour en savoir +) et il m'ait apparu que d'aucuns conchient cette pratique en tant qu'atteinte à l'œuvre de l'artiste.
C'est un point de vue qui se défend, mais pour ma part je n'y vois rien de répréhensible puisqu'il est toujours possible de se procurer la (ou les) version "cinéma", une question de choix finalement, mon lapin.


Ça l'est d'autant moins dans le cas de Matrix que le propos du film (l'un de ses propos ?) n'est-il pas que l'homme, devenu un carburant échappe à la servitude du Système, des Machines grâce à la Résistance et à l'Élu ?


- Maître ! Qui bouge, du vent ou du drapeau ?

- Ni l'un ni l'autre Petit Scarabée, c'est ton esprit qui bouge.
On peut aussi voir Matrix comme une ode à la "plasticité du réel", où le Monde n'est pas un mécanisme d'horloge, rigide mais un territoire plastique, parcouru de flux d'NRJ et dont la matière : le temps & l'espace, serait des replis --> courbures des corps, ondulations des décors, torsion de cuillères ... sont abondamment utilisés pour le suggérer.

I'm going to show them a world (....) where anything is possible nous dit Neo à la fin de premier opus avant de prendre son envol.

Il était dés lors clair que non seulement MATRIX DEZIONISED ne serait pas pas une hérésie mais qu'il devait se réaliser (sous une forme ou une autre) en une boucle de rétroaction (feedback).

... Je pourrais multi-plier les exemples : l'utilisation de la réalité virtuelle ( Réalité Virtuelle = reproduction complète et fidèle de l'ensemble perceptif des représentations humaines + interactivité) qui induit le passage d'un médium organisé par la distinction de l'émetteur et du récepteur à un médium dans lequel l'œuvre produite varie avec le récepteur, et qui le cas échéant peut devenir à son tour émetteur d'un "nouveau" message.

Ou alors la discussion sur la saveur du poulet (à bord du Nebuchadnezzar) extrapolation de la phénoménologie de la perception théorisée par Maurice Merleau-Ponty d'où il ressort que le goût du poulet n'est pas une modulation ineffable de notre psychisme mais une puissance du poulet lui-même (réel ou virtuel) que nous extrayons de lui en fonction de l'usage que nous voulons en faire. (Cf. Matrix, machine philosophique Editions Ellipses)


... En définitive, il y a forcément plus dans le possible que dans le réel et si MATRIX DEZIONIZED nous le montre n'oublions pas que le désert de la réalité n'est pas le territoire.

Matrix Revolution fera l'objet d'un autre billet.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich