... 8th Wonderland est un pays virtuel, entendez une communauté mondiale qui se retrouve sur l'Internet.
On assiste dans un premier temps à une action de type "directe" envers Pablo Gueriero le candidat au poste de Président d'un pays d'Amérique Latine, s'ensuit un flasback qui débute par une action de type "potache" envers le Vatican, et dont le déroulement nous amènera tout naturellement à l'élection de Gueriero, qui ne sera qu'une étape à la fois dans la détermination de 8th Wonderland et dans sa reconnaissance à l'échelle mondiale.
Entrecoupé d'émissions politiques, de jeux, de reportages télévisées, 8th Wonderland est une mosaïque à l'image de sa population du pays éponyme. Si en définitive le film ressemble au manuel La contre-mondialisation pour les nuls, il est extrêmement divertissant.
Toutefois il me semble que le divertissement du spectateur n'est pas le seul but recherché par ses réalisateurs Nicolas Alberny et Jean Mach mais aussi une réflexion sur le pouvoir d'Internet et sur la démocratie
CP : Le film aborde de nombreux problèmes, notamment la mondialisation en premier lieu, mais aussi celui de la résistance et de la démocratie directe.
Jean Mach : Oui. C’est aussi un des avantages d’internet. Il est possible de faire un sondage et d’avoir directement les résultats. Faire un referendum dans un pays réel, cela demande une organisation considérable, du temps et des moyens. Sur internet, en se connectant, on peut très vite faire voter une motion et voir ainsi si on l’applique ou non.
Et justement en regardant ce film il m'est apparu que si 8th Wonderland comptait plusieurs millions "d'habitants" seul un petit noyau apparait dans le film, et au sein de ce noyau un petit cercle est à l'avant-poste en ce qui concerne la proposition de motions et de leur application. Dispositif cinématographique me répondrez-vous, certes il n'est guère possible de faire apparaitre plusieurs millions de personnages dans un film et encore moins leur donner voix au chapitre .... comme en démocratie : il y a toujours des dominants qui émergent.
D'autre part on remarquera que le vote est binaire oui/non, les abstentions n'apparaissent pas valoir un kopeck. Alors qu'une abstention notable pourrait devrait remettre en cause la validité de la motion envisagée.
Autre particularité 8th Wonderland s'immisce dans la politiques mondiale en utilisant des méthodes radicales, très radicales. Pour le bien commun cela va de soit.
Ainsi donc 8th Wonderland utilise des méthodes que je qualifierais de "terroristes" pour ce que la majorité de ses "habitants" jugent juste, ou du moins la quinzaine qui apparait dans le film. Rien qui ne soit différent de ce qu'a fait la C.I.A en Amérique Latine par exemple. C'est aussi en Amérique du Sud que 8th Wonderland intervient au niveau électorale (si je puis dire). Pour le bien du pays en question, bien sûr.
... Or donc pour conclure 8th Wonderland est un film qui laisse place à la réflexion sans oublier d'être divertissant et amusant. Mélange de petit film fauché (en apparence du moins) pour certaines scènes, il s'autorise néanmoins la présence de têtes de gondoles de la télévision, privée ou publique bel œcuménisme, tout en soignant l'aspect hi-tech de 8th Wonderland.
Si son approche de la politique me semble d'une naïveté à tout épreuve , il n'en demeure pas moins que cela reste un thriller politique sympathique et qui surtout s'inscrit tout à fait dans son époque. Celle de l'illusion de la politique participative, citoyenne et dématérialisée.
L'extrait de l'entretien de Jean Mach vient d'ici.
Internet a déjà modifié bien des comportements.
RépondreSupprimerEn bien, en mal ?
Et avant ? c'était bien ou mal ?
en mal alors, sinon ils n'auraient pas réalisés ce film
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