Accéder au contenu principal

La Sémantique générale (Āperçu)

... Le billet que vous allez lire procède du cut-up, qui rappelons-le est " une composition poétique de caractère aléatoire". Mais ici, le hasard laisse sa place à la synchronicité .....

[..]

(E)n 1944, les Van Vogt décident de s'installer aux Etats-Unis [..] leur choix se porte [..] sur la Californie. Découverte de la sémantique générale avec la lecture de l'ouvrage de Korzybski Science and sanity, dont les idées l'enthousiasment. Il y trouve en effet une systématisation de conception qui sont déjà présentes dans son œuvre. [..]
"la sémantique, explique Van Vogt, traite de la signification des significations, ou de la signification des mots. La sémantique  générale traite des rapports du système nerveux humain et du monde extérieur, et par la suite elle englobe la sémantique. Elle constitue une méthode d'intégration pour toute pensée et tout expérience humaine." Logique rationaliste, la philosophie non A est aussi pour l'individu une forme d'autothérapie et une voie d'accès vers la libération morale. Le moyen d'une meilleur prise de conscience de la réalité. Nul doute que c'est cet aspect qui séduit Van Vogt qui en fait la base de son roman le plus fameux : The world of null-A  (Le Monde des Ā).   
[...]
La Sémantique générale [..] désigne les système non aristotéliciens et non newtoniens, ainsi que l'a désigné feu Alfred Korzybski dans son livre Science and sanity. Ne vous laissez pas effrayer par ces mots : non-aristotélicien désigne simplement un esprit qui ne se conforme plus au mode de pensée, figé depuis bientôt 2000 ans, des disciples d'Aristote. Non-newtonien s'applique au nouvel univers einsteinien tel qu'il est aujourd'hui défini par la science. L'abréviation de non-aristotélicien est Ā ou non-A [..]  


[...]
... La Sémantique générale traite du sens des significations. De ce fait elle transcende et surpasse la linguistique. Son idée essentielle est qu'une signification ne peut être comprise que si l'on tient compte du système nerveux et du système de perception humains qui en ont été les vecteurs et les filtres. Ainsi, en raison des limitations de son système nerveux, l'homme ne peut appréhender qu'une partie de la vérité et jamais sa totalité. En décrivant cette limitation, Korzybski emploie le terme "niveau d'abstraction", expression qui chez lui ne comporte aucune nuance symbolique mais signifie seulement "abstraire de", c'est-à-dire prendre une partie du tout. Il prétend en effet qu'en observant un processus naturel, l'homme peut seulement en abstraire - c'est-à-dire en percevoir - une partie.
... Si je m'étais contenté d'exposer les idées de la Sémantique générale, nul n'aurait trouvé à y redire mais en vérité, en tant qu'auteur, j'ai voulu aller plus loin dans l'étude d'une situation paradoxale. Depuis la théorie de la relativité d'Einstein nous savons que, lors d'une expérience, il faut tenir compte de l'observateur, c'est une chose qui est parfaitement admise, par exemple en histoire, où l'on considèrent que les préjugés raciaux, ou religieux, des écrivains ont pu les influencer. En revanche, la plupart des gens estiment, dès l'instant où il s'agit d'une science dite exacte telle la chimie ou la physique, que la personnalité des observateurs importe peu puisque des opérateurs de nationalité ou de confession différentes arrivent tous aux mêmes résultats. Ceci est faux. Tout expérimentateur scientifique est limité par son aptitude à abstraire des informations de la nature par le système d'éducation qu'il a reçu chez ses parents puis à l'université. Ainsi que l'indique la Sémantique générale, chaque chercheur introduit son équation personnelle dans ses recherches, [..].En d'autres termes l'observateur est toujours une personne bien déterminée.

[..]
... Ainsi donc, Le monde des Ā présente l'homme non aristotélicien dont les pensées sont nuancées (jamais de blanc ou de noir pur) et qui, cependant, ne verse jamais dans le cynisme ou la rébellion.
Extrait de la postface de Le monde des Ā par A.E. Van Vogt et de Futur parfait de Patrice Duvic.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich