... Une rencontre décisive a eu lieu dans le milieu des lettres françaises au 19ième siècle, celle d'Auguste Maquet et d'Alexandre Dumas.
L'autre Dumas s'y intéresse à la manière d'un "What if .." ; et si Auguste Maquet étouffé par Dumas, dans une période d'intense labeur (la rédaction du Vicomte de Bragelonne & la transposition du Comte Monte-Cristo au théâtre), avait été contraint d'endosser l'identité de l'illustre écrivain.
On le sait, évoquer Alexandre Dumas c'est fatalement convoquer ses "nègres" dont le plus illustre justement n'est autre que Maquet (comme le rappelle Claude Schopp au micro de Patrice Gélinet).
Cependant le film de Safy Nebbou a la bonne idée de faire de la relation des deux hommes, certes la toile de fond de l'histoire (et d'une certaine façon son moteur) mais en lui donnant de l'ampleur.
L'autre Dumas c'est du vaudeville, des quiproquos et des barbouzeries formidablement interprétés ; le tout mâtiné de situations romanesques qui évoquent les propres romans du duo. Excellent !
Si le mot de la fin (c'est le cas de le dire) est laissé à Auguste Maquet, il n'en demeure pas moi que ce film donne à la collaboration des deux hommes une structure plutôt élégante, et par ailleurs non-aristotélicienne.
1 + 1 = 3 Cette collaboration apparaît comme une somme mathématique non-additive. William Burroughs et Brion Gysin ont appelé ce phénomène le "tiers-esprit" (the third mind) : Gysin : ... Lorsque vous associez deux esprits .. Burroughs : ... Il y a toujours un tiers-esprit .. Gysin : .. Un tiers-esprit supérieur .... Burroughs : .. Comme un collaborateur invisible. Œuvres croisées |
C'est du moins que j'ai compris de cet excellent film. Bravo !
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