Outre une couverture qui ne risque pas de faire ressortir ce roman du lot, « Les fantômes de Saïgon » commence de manière très conventionnelle.
Quiconque feuillettera, un peu distraitement, le roman de John Maddox Roberts risque de le reposer assez rapidement. Trop rapidement.
Il faut en fait attendre patiemment d'arriver au troisièmement chapitre pour lire quelque chose d'original.
En effet, l'auteur y aborde la guerre du Viêt Nam mais sous l'angle de la police militaire, laquelle opère, vous l'avez anticipé, à Saïgon (actuelle Hô Chi Minh-Ville).
En effet, l'auteur y aborde la guerre du Viêt Nam mais sous l'angle de la police militaire, laquelle opère, vous l'avez anticipé, à Saïgon (actuelle Hô Chi Minh-Ville).
Et les « fantômes » du titre y prendront dès lors un double sens, en même temps que le roman adoptera sa vitesse d'immersion maximum. Laquelle ne fléchira (tout de même) qu'au douzième et dernier chapitre.
Autrement dit, après un départ qui ne prépare pas à l'originalité qui s'y niche, le roman peine à conclure de façon satisfaisante son intrigue.
Entre les deux, « Les fantômes de Saïgon » tire son épingle du jeu grâce à certains partis pris, parfois anecdotique, tel que Connie, la partenaire du personnage principal, au passé de compétitrice à un Miss Olympia© (épreuve que ne semble pas connaître Francis Lefevbre). Un sport traité sans condescendance ni mépris par John Maddox Roberts. Alors même que le roman ne manque pas d'humour.
Mais surtout, l'auteur donne à ses personnages des points de vue.
Sur la guerre et la politique au tournant des années 1970, mais aussi sur le cinéma, économie à laquelle l'intrigue est par ailleurs étroitement liée. Les dialogues des uns et des autres dotent alors ceux qui les tiennent d'une dimension supplémentaire. D'une, disons-le, épaisseur psychologique. De personnages, dont certains ne sont que des figurants, ils deviennent des individus.
La fin du roman n'est pas vraiment mauvaise, mais on retombe dans quelque chose de plus convenu, de plus artificiel.
Si « Les fantômes de Saïgon » ne tient donc pas totalement les promesses que j'ai cru y voir, il se détache du tout-venant du genre grâce à neuf chapitres au ton inédit.
Ce roman est le seul de la série qui met en scène Gabe Treloar avoir été traduit, mais John Maddox Roberts aussi écrit quelques Conan, et surtout, une série de polars historiques qui se déroulent dans la Rome antique.
Des traductions dont je suis curieux de voir ce qu'elles donnent.
En attendant, si vous voyiez « Les fantômes de Saïgon » n'hésitez pas à lui donner sa chance. Ça risque de vous plaire.
• Conclusion : Apte au service !
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