1867, culpabilisé par la terreur que déchaîne une tribu Comanche sur une partie du Texas, Antonio entreprend de financer une mission désespérée au cœur du territoire indien.
« The 7 Deadly Sins » fait partie de la première fournée de ses titres, 4 par an depuis 2018. Il s'agit d'un western hard-boiled, écrit par Tze Chun, le co-créateur de la maison d'édition en question, qui a par ailleurs fait ses armes de scénariste sur des séries cathodiques comme Once Upon a Time ou Gotham. Mais « The 7 Deadly Sins »est, à ma connaissance, sa première incursion dans le 9ème art.
La particularité de TKO™ est de proposer des albums, aux contraire de ses concurrents qui préfèrent commercialiser des périodiques (souvent mensuels) qu'ils regroupent ensuite en recueil (tpb).
Même si TKO™ propose aussi des magazine souples, regroupés dans un coffret, de chacun de ses titres. Une démarche qui s'adresse plutôt aux collectionneurs. Car si la forme est différente, l'idée est toujours de proposer la même histoire que les albums, découpée en chapitres indépendants, mais vendus en une seule fois.
Panini™, qui commercialise la production de cet éditeur dans l'Hexagone, a opté pour la version album.
Mais revenons en 1867.
L'importance des risques oblige Antonio à recruter les membres de son équipe, que leur propre agenda a fort heureusement réuni, dans un fourgon cellulaire.
Tze Chun approfondira plus ou moins les raisons qui en ont fait de ses personnages des marginaux, à une époque qui n'était pourtant pas avare en caractères bien trempés.
Il parvient en sus à créer une formidable dynamique de groupe au service d'un scénario riche en péripéties. S'appuyant
sur des faits historiques documentés : enlèvements d'enfants Blancs par
les indiens, Guerre de sécession, esclavage, importation de main
d’œuvre chinoise, etc., il meuble le périple de ses desperados d'un arrière-plan très solide.
Ce cocktail profite de la synergie des talents d'Artyom Trakhanov et de Giulia Brusco ; avec un résultat qui n'est pas pour rien dans le plaisir que procure ce western, habité par le genius loci d'Almeria.
Peu avare en gros plans, vous vous en doutez, le dessinateur est aussi adepte d'un storytelling heurté, qui rend compte de l'action par de brusques changements de cadrages.
Ce que la mise en couleur stroboscopique de Giulia Brusco accentue encore. Mais la coloriste ne se limite pas à cette seule palette de couleurs.
Elle sait aussi marier ses couleurs aux noirs profonds du dessinateur, et faire passer toute l'émotion ou la tension d'une scène avec.
Le travail des ombres, ajouté au trait très original du russe, sa théorie de quasimodos vaut à elle seule le détour, donne à « The 7 Deadly Sins » un cachet pareil à nul autre.
Au final, « The 7 Deadly Sins » est un album que je m'en serais voulu de rater.
Sur une trame qui a pourtant déjà largement fait ses preuves, Tze Chun, Aryom Trakhanov & Giulia Brusco en repoussent encore les limites, pour en extraire une substantifique moelle au goût de traquenard crépusculaire.
En effet, si les personnages pouvaient venir hanter les trois auteurs, je ne donnerais pas cher de la peau de ces derniers.
Je m'en voudrais d'oublier Robert Terlizi qui s'est occupé du design de l'album , et Jared K. Fletcher le lettreur de la V.O, mais aussi le concepteur du titre, deux aspect qui embellisse ce très bel album .
Laurence Belingard, avec l'expérience qu'on lui connait, s'est occupée de la traduction française.
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