Au quasi lendemain des accords d'Évian, François, un agent du Service Action du SDECE est envoyé en Amérique du Sud dans les bagages du général de Gaulle qui y effectue alors une tournée.
Dominique Forma aime que ses intrigues soient bien ficelées, « comme un bon rôti », avant de se lancer dans l'écriture proprement dite, apprend-on. Si je devais continuer à filer la métaphore bouchère, « Manaus » serait donc un petit rôtit, dont il aurait découper le gras à la machette.
Mais cette novella d'une cent cinquantaine de pages est aussi un brillant exercice de style à la Black Mask ; du nom de ce pulp magazine qui dans les années vingt inventera un genre, le Hard-boiled™, et un style, au travers (mais pas seulement) de son chef de file, Dashiell Hammett.
Pour résumer ce que je veux dire, ces histoires de dur à cuire donc, empruntaient la voie du non-dit. Les lecteurs devaient ressentir, avec un minimum de démonstrations littéraires, la psychologie des protagonistes et l'atmosphère des situations.
Les personnages agissaient, et leurs actions les définissaient.
C'est exactement ce que réussi ici Dominique Forma.
« Manaus » pour le dire vite, c'est la rencontre de Pierre Schoendoerffer et de Jean-Patrick Manchette.
Mais c'est Dominique Forma qui l'a fait.
Et c'est bien !
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