Accéder au contenu principal

Spider-Woman [Karla Pacheco / Pere Pérez / Frank D'armata / Junggeun Yoon]

Spider-Woman est une conséquence de l’intérêt quasi paternel que vouait Stan Lee à ses propres cocréations. Et à un sens des affaires qui en a fait la quasi personnification de la maison d’édition Marvel™ à travers presque 50 ans et cinq continents. 
            Une création incidente donc [Pour en savoir +], qui n’a pas empêché cette super-héroïne d’atteindre les 100 numéros parus sous son nom (Spider-Woman #5 dans la nouvelle numérotation), une longévité passée –en partie – à se réinventer. 
Des changements auxquels la scénariste Karla Pacheco et le dessinateur Pere Pérez apportent aujourd’hui leur pierre.
            Si son nouveau costume créé par Dave Johnson, est bien sûr l’élément le plus rapidement repérable, des changements plus profonds seront tout aussi vite perceptibles pour les lecteurs. Peut-être signe d’un projet à long terme (?) pour la scénariste, les neufs premiers numéros de ce nouveau départ renouent avec le passé le plus ancien du personnage en titre.   
            Nouvelle venue dans l’industrie de la BD d’outre-Atlantique, Karla Pacheco a déjà donné quelques échantillons de son savoir-faire. Notamment dans une aventure des Quatre Fantastiques version 2099. Ce one-shot sur les FF du futur, cruellement iconoclaste, dénotait d’un caractère bien trempé. Et son histoire en forme de « team-up » impromptu entre le Punisher et J.J. Jameson enfoncera encore le clou. Elle récidivera d’ailleurs lors de la participation de Spider-Woman au méga crossover King in Black (Spider Woman #7), ingérence dont elle se tire avec les félicitations du jury. 
            Pere Pérez a trouvé quant à lui, chez Frank D’armata un coloriste qui sait mettre en valeur son storytelling
Nul doute que la pratique du Wing Chun® a donné à ce dessinateur d’origine ibérique, un sens du mouvement et du découpage très esthétique. 
Quand bien même cet art martial chinois vise surtout l’efficacité sans fioriture, et un rééquilibrage en faveur des petits gabarits face à des forces de la nature peu amènes.
Un mano a mano que Spider-Woman n’hésitera jamais à mettre à l’épreuve de l’adversité, même dans les endroits les plus incongrus, d’autant plus encouragée par sa scénariste, qu’elle partage la même passion pour les arts martiaux que son dessinateur. 
            « Spider-Woman » présente à mon avis tous les symptômes d’une série capable de cumuler une bonne réception critique, et en même temps les faveurs des lecteurs. 
Je la verrais bien accomplir un run comparable à celui qu’a connu la série Deathstroke chez la Distinguée Concurrence, sous la direction de Christopher Priest ; capable d’actionner tous les ressorts du genre, sans pour autant que sa scénariste y sacrifie son originalité.
Dans les limites que l’éditorial de la Maison des Idées® voudra bien lui concéder. 
Un petit mot pour finir sur les couvertures, qui si elles ne sont pas toutes aussi attrayantes les unes que les autres, au moins Junggeun Yoon leur donne-t-il un cachet qui les distingue assez facilement du tout venant. 
En outre, les couvertures alternatives proposent aussi quelques pépites, comme ici avec Skottie Young qui reprend pour le coup le costume original imaginé par Marie Severin & Archie Goodwin :
(À suivre .....)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Triple frontière [Mark Boal / J.C. Chandor]

En même temps qu'un tournage qui devait débuter en 2011, sous la direction de K athryn B igelow, Triple frontière se verra lié à une tripotée d'acteurs bankables : S ean P enn, J avier B ardem, D enzel W ashington. Et même T om H anks. À ce moment-là, le titre est devenu Sleeping dogs , et d'autres noms circulent ( C hanning T atum ou encore T om H ardy). Durant cette période de valses-hésitations, outre M ark B oal au scénario, la seule constante restera le lieu où devrait se dérouler l'action. La « triple frontière » du titre est une enclave aux confins du Paraguay , du Brésil et de l' Argentine , devenue zone de libre-échange et symbole d'une mondialisation productiviste à fort dynamisme économique. Le barrage d' Itaipu qui y a été construit entre 1975 et 1982, le plus grand du monde, produirait 75 % de l’électricité consommé au Brésil et au Paraguay . Ce territoire a même sa propre langue, le « Portugnol », une langue de confluence, mélange d

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Big Wednesday (John Milius)

Une anecdote circule au sujet du film de J ohn M ilius, alors qu'ils s’apprêtaient à sortir leur film respectif ( La Guerre des Etoiles , Rencontre du Troisième Type et Big Wednesday ) G eorge L ucas, S teven S pielberg et J ohn M ilius  auraient fait un pacte : les bénéfices de leur film seront mis en commun et partagés en trois. Un sacré coup de chance pour M ilius dont le film fit un flop contrairement aux deux autres. Un vrai surfeur ne doit pas se laisser prendre au piège de la célébrité  Un vrai surfeur ne doit pas se sentir couper des siens. Il ne doit pas courir derrière les dollars, ni gagner toutes les compétitions. [..] M idget F arrelly champion du monde de surf 1964  ... Big Wednesday est l'histoire de trois jeunes californiens dont la vie est rythmée par le surf ; on les découvre en pleine adolescence au cours de l'été 1962, et nous les suivrons jusqu'à un certain mercredi de l'été 1974.   L'origine du surf se perd dans la nuit des