Spider-Woman est une conséquence de l’intérêt quasi paternel que vouait Stan Lee à ses propres cocréations. Et à un sens des affaires qui en a fait la quasi personnification de la maison d’édition Marvel™ à travers presque 50 ans et cinq continents.
Une création incidente donc [Pour en savoir +], qui n’a pas empêché cette super-héroïne d’atteindre les 100 numéros parus sous son nom (Spider-Woman #5 dans la nouvelle numérotation), une longévité passée –en partie – à se réinventer.
Des changements auxquels la scénariste Karla Pacheco et le dessinateur Pere Pérez apportent aujourd’hui leur pierre.
Si son nouveau costume créé par Dave Johnson, est bien sûr l’élément le plus rapidement repérable, des changements plus profonds seront tout aussi vite perceptibles pour les lecteurs.
Peut-être signe d’un projet à long terme (?) pour la scénariste, les neufs premiers numéros de ce nouveau départ renouent avec le passé le plus ancien du personnage en titre.
Nouvelle venue dans l’industrie de la BD d’outre-Atlantique, Karla Pacheco a déjà donné quelques échantillons de son savoir-faire. Notamment dans une aventure des Quatre Fantastiques version 2099. Ce one-shot sur les FF du futur, cruellement iconoclaste, dénotait d’un caractère bien trempé. Et son histoire en forme de « team-up » impromptu entre le Punisher et J.J. Jameson enfoncera encore le clou.
Elle récidivera d’ailleurs lors de la participation de Spider-Woman au méga crossover King in Black (Spider Woman #7), ingérence dont elle se tire avec les félicitations du jury.
Pere Pérez a trouvé quant à lui, chez Frank D’armata un coloriste qui sait mettre en valeur son storytelling.
Nul doute que la pratique du Wing Chun® a donné à ce dessinateur d’origine ibérique, un sens du mouvement et du découpage très esthétique.
Quand bien même cet art martial chinois vise surtout l’efficacité sans fioriture, et un rééquilibrage en faveur des petits gabarits face à des forces de la nature peu amènes.
Un mano a mano que Spider-Woman n’hésitera jamais à mettre à l’épreuve de l’adversité, même dans les endroits les plus incongrus, d’autant plus encouragée par sa scénariste, qu’elle partage la même passion pour les arts martiaux que son dessinateur.
« Spider-Woman » présente à mon avis tous les symptômes d’une série capable de cumuler une bonne réception critique, et en même temps les faveurs des lecteurs.
Je la verrais bien accomplir un run comparable à celui qu’a connu la série Deathstroke chez la Distinguée Concurrence, sous la direction de Christopher Priest ; capable d’actionner tous les ressorts du genre, sans pour autant que sa scénariste y sacrifie son originalité.
Dans les limites que l’éditorial de la Maison des Idées® voudra bien lui concéder.
Un petit mot pour finir sur les couvertures, qui si elles ne sont pas toutes aussi attrayantes les unes que les autres, au moins Junggeun Yoon leur donne-t-il un cachet qui les distingue assez facilement du tout venant.
En outre, les couvertures alternatives proposent aussi quelques pépites, comme ici avec Skottie Young qui reprend pour le coup le costume original imaginé par Marie Severin & Archie Goodwin :
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