Les très belles couvertures de Trevor Hutchison |
Les dialogues sont aussi un des points forts de ces premiers numéros, du moins d’un point de vue (là aussi) formel : utilisation d’une langue extraterrestre (et qui nous est incompréhensible), les hésitations, les répétitions, etc. Tout cela donne une impression de spontanéité assez bluffant.
Pour le fond, ou les explications,
En effet, Tom King - le scénariste - semble avoir décidé de baser son scénario sur le mystère, en appliquant la fameuse règle dite du « Show ! Don’t tell ! » de manière la plus radicale qui soit. Au risque de perdre ses lecteurs en route ; ou à défaut de me perdre.
L’arrivée au 4ème numéro de Toby Cypress aux dessins, en remplacement de Barnaby Bagenda qui en avait assuré jusqu’alors la direction, est aussi l’occasion de fournir un peu plus d’explications. Et la rupture est brutale, puisque Tom King inverse la règle susdite tout en bouleversant les mises en page. Les planches utilisent alors- majoritairement – des cases panoramiques, entrecoupées de pleines pages.
Était-ce un choix dès la conception de la série ?
Ou une concession éditoriale dictée par des demandes de lecteurs (aussi perdus que je l’étais) ?
Difficile à dire, mais en plus d’être un peu plus faible graphiquement (malgré la colorisation que Romulo Fajardo Jr. assure depuis le 1er numéro), le changement de braquet donne à mouliner beaucoup (trop) de texte d’un coup.
En tout état de cause, ce choix – bien que bancal – éclaire cependant notre lanterne, à défaut des motivations des uns et des autres.
Chaque numéro se termine par une citation du philosophe William James |
Appréhender le monde à travers l’imaginaire de quelqu’un d’autre est une expérience qui peut – de mon point de vue – nous apporter une compréhension nouvelle du monde, fusse au travers d’un univers imaginaire. Lequel, pour le coup, n'est pas non plus complètement coupé de notre réalité puisqu'il traite de politique, de religion, de liberté ..... et de terrorisme.
Quand en plus d’un scénario intrigant les auteurs s’attellent à en soigner le formalisme de la narration, je dis banco !
(À suivre …)
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