…. Unlucky Young Men utilise un procédé pour le moins étrange, certains personnages ne se désignent, et ne sont désignés que par une lettre « N », « T », « K » ou encore « M ».
C’est en voyant ce dernier, et que j’ai compris qui il était, que j’ai découvert qu’il s’agissait de personnes réelles, que le scénariste Eiji Otsuka utilise dans son histoire. À ma décharge, je n’avais pas lu la quatrième de couverture, simplement attiré par le sujet ce premier tome : un instantané de la jeunesse japonaise pendant les années 1970 (bien que le manga commence en 1968). Et j’ai bien fait puisque le résumé qui s’y trouve en dit un peu trop long à mon goût.
Or donc, une fois identifié « M », j’ai repris ma lecture est compris qui était « T », restait « N » l’un des personnages principaux du récit (et « K » mais son rôle bien que crucial est plus discret).
C’est par hasard qu’un lien s’est fait entre « T » justement, expliquant qu’il se contentera (dans son prochain film) de montrer des paysages, mais que « N » en sera – malgré l’absence d’acteurs – la vedette, que j’ai raccroché les wagons. Cela dit j’en étais à la page 337 (sur 357), preuve que ne pas connaître l’identité des uns et des autres n’est pas non plus un handicape pour apprécier ce récit.
Mais revenons à ce mystérieux « N ».
En m’intéressant à la psychogéographie et à l’hantologie j’avais noté l’une des idées maîtresses du cinéaste Masao Adachi pour qui, « tous les paysages que nous voyons au quotidien sont fondamentalement liés à une figure du pouvoir dominant » et qu’ils influencent la personnalité de chacun. Ce dernier avait par ailleurs fait un film avec cette théorie dit du paysage (fûkeiron) en tête, film qui donne - comme par hasard - l’identité de « N ».
Reste « K » sur lequel plane quelques doutes.
…. Relativement difficile d’accès, en tout cas pour moi, au début, Unlucky Young Men bénéficie cependant d’une narration qui pallie cette apparente difficulté en garantissant l’assuétude nécessaire à captiver, pour garantir de développer cet instantané dont je parlais.
Pas facile en effet de lâcher ce copieux premier tome, une immersion qui contrebalance la brusquerie avec laquelle il faut en forcer l’accès.
Dessiné dans un style très cinématographique par Kamui Fujiwara, ce manga plutôt atypique (grand format, couverture rigide) au rythme indolent (mais dont la violence sourd continuellement) capture le quotidien de quelques individus désenchantés dans un Japon secoué – comme une grande parie du monde à l’époque – par une crise idéologique.
Mêlant faits divers, révoltes étudiantes, aspiration personnelle, mise en abymes, voire un peu de thriller, et une certaine idée du cinéma dont Jean-Luc Godar a été en occident, l’emblématique thuriféraire, Unlucky Young Men (vendu au prix de 19,90 €) captive autant qui instille un sentiment de malaise persistant.
Dont j’ai la témérité de penser qu’il habit aussi les personnages d’Eiji Otsuka & Kamui Fujiwra.
…. Une bande dessinée à ne pas mettre dans toutes les mains, mais dont le deuxième (et dernier) tome ira dans les miennes.
Alors même que le sens de lecture original -conservé - pour l'édition traduite par Sébastien Ludmann & adapté par Clair Obscur (pour l'éditeur Ki-oon) n'est d'habitude, pas ma tasse de thé.
C’est en voyant ce dernier, et que j’ai compris qui il était, que j’ai découvert qu’il s’agissait de personnes réelles, que le scénariste Eiji Otsuka utilise dans son histoire. À ma décharge, je n’avais pas lu la quatrième de couverture, simplement attiré par le sujet ce premier tome : un instantané de la jeunesse japonaise pendant les années 1970 (bien que le manga commence en 1968). Et j’ai bien fait puisque le résumé qui s’y trouve en dit un peu trop long à mon goût.
Or donc, une fois identifié « M », j’ai repris ma lecture est compris qui était « T », restait « N » l’un des personnages principaux du récit (et « K » mais son rôle bien que crucial est plus discret).
C’est par hasard qu’un lien s’est fait entre « T » justement, expliquant qu’il se contentera (dans son prochain film) de montrer des paysages, mais que « N » en sera – malgré l’absence d’acteurs – la vedette, que j’ai raccroché les wagons. Cela dit j’en étais à la page 337 (sur 357), preuve que ne pas connaître l’identité des uns et des autres n’est pas non plus un handicape pour apprécier ce récit.
Mais revenons à ce mystérieux « N ».
En m’intéressant à la psychogéographie et à l’hantologie j’avais noté l’une des idées maîtresses du cinéaste Masao Adachi pour qui, « tous les paysages que nous voyons au quotidien sont fondamentalement liés à une figure du pouvoir dominant » et qu’ils influencent la personnalité de chacun. Ce dernier avait par ailleurs fait un film avec cette théorie dit du paysage (fûkeiron) en tête, film qui donne - comme par hasard - l’identité de « N ».
Reste « K » sur lequel plane quelques doutes.
Le storyboard a été photographié puis ensuite (re-)dessiné |
Pas facile en effet de lâcher ce copieux premier tome, une immersion qui contrebalance la brusquerie avec laquelle il faut en forcer l’accès.
Dessiné dans un style très cinématographique par Kamui Fujiwara, ce manga plutôt atypique (grand format, couverture rigide) au rythme indolent (mais dont la violence sourd continuellement) capture le quotidien de quelques individus désenchantés dans un Japon secoué – comme une grande parie du monde à l’époque – par une crise idéologique.
Mêlant faits divers, révoltes étudiantes, aspiration personnelle, mise en abymes, voire un peu de thriller, et une certaine idée du cinéma dont Jean-Luc Godar a été en occident, l’emblématique thuriféraire, Unlucky Young Men (vendu au prix de 19,90 €) captive autant qui instille un sentiment de malaise persistant.
Dont j’ai la témérité de penser qu’il habit aussi les personnages d’Eiji Otsuka & Kamui Fujiwra.
…. Une bande dessinée à ne pas mettre dans toutes les mains, mais dont le deuxième (et dernier) tome ira dans les miennes.
Alors même que le sens de lecture original -conservé - pour l'édition traduite par Sébastien Ludmann & adapté par Clair Obscur (pour l'éditeur Ki-oon) n'est d'habitude, pas ma tasse de thé.
(À suivre ....)
Un projet qui m'a l'air sacrément original ; très intéressé par cette période de l'histoire japonaise récente (surtout vue par le prisme de la scène cinématographique de l'époque), je pense y trouver mon compte.
RépondreSupprimerJ'ai mordu à ton post en tombant sur le nom de Masao Adachi, dont le travail m'intéresse beaucoup ; je ne sais pas si tu le sais, mais le cinéaste français Philippe Grandrieux lui a consacré un documentaire (plutôt axé sur le versant (très) politique de son travail), au titre absolument magnifique : "Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution".
J'avions pas vu ton message, tu sais que j'écoute toujours Tumatxa.
Supprimer[-_ô]
Ah, voilà qui me fait grandement plaisir...!! De mon côté je reste comme tu le vois lecteur de ton blog, c'est toujours une source d'inspiration.
Supprimerun lien .... me permet d'arriver ici ��
RépondreSupprimerA lire, à relire, à relire, à relire tellement il y a de références (très années 60-70 politiquement parlant). J'avoue avoir perdu le fil plus d'une dizaine de fois. Même personnage avec des visages changeants, courage lecteur tu peux y arriver��.
Et la je découvre (et dévore) Mischima Boys du même auteur, même articulation et surtout plus accessible ex M,R,K,Y et Mischima beaucoup plus présent.
Je pense que c'est une parfaite porte d'entrée à l'univers des malchanceux.
Je regarderai Mishima Boys, merci amigo !
SupprimerEt puis, sympa de passer par ici.
RépondreSupprimer[-_ô]