Accéder au contenu principal

Le Flingueur



... Le Flingueur débute in medias res et, durant 15 minutes aucune parole n'est échangée, aucune relation n'est tissée entre les personnages ; on suit les préparatifs méticuleux d'un assassinat. Si cette entrée en matière est un véritable tour de force elle est aussi l'incipit du film, et le portrait psychologique d'Arthur Bishop.

Entropie : Grandeur qui permet d'évaluer la dégradation d'un système. Désordre.

Le 2ième principe de la thermodynamique peut s'énoncer de la façon suivante : Toute transformation d'un système thermodynamique s'effectue avec une augmentation de l'entropie incluant l'entropie du système et celui du milieu extérieur.

Arthur Bishop est un homme qui évolue selon ses règles, détaché, hiératique, monolithique, ... en un mot mécanique. Arthur Bishop est un tueur à gages.
Deux séquences sont emblématiques du personnage : celle ou il va rendre visite à son "amie", et celle où il est sollicité par un ami de son père,  on y voit clairement la relation qu'il entretien avec son "biotope". Cependant cette belle mécanique va être grippée par l'arrivée d'un jeune trublion à sang froid lui aussi : Steve McKenna.     

L'inévitable toile euristique,  indispensable artefact psychogéographique à partir duquel né le plan, celui qui permet l'élimination de la cible
Son arrivée est par ailleurs placée sous le signe de l'argent, de la mort et de la perturbation, un triptyque qui va se révéler fractal à l'échelle macroscopique. Une perturbation d'abord légère comme celle d'un papillon, puis au cimetière un peu plus prononcée pour aboutir à une forme d'apothéose chaotique lors de la fête qu'il a organisée impulsée dans sa nouvelle maison, héritée à la mort de son père. Mais cette apothéose ludique est surtout un présage, comme l'on dit : "Pour connaître le futur, il suffit d'attendre !".

Mais comme chacun sait également, les contraires s'attirent et Bishop le prendra sous son aile comme jeune apprenti. Une polarité toute relative toutefois, puisque les deux hommes montrent la même froideur envers leurs contemporains.


Sec comme un coup de trique sur des fesses de bébé, Le Flingueur (The Mechanic) est un film à découvrir ou à revoir, l'interprétation de Charles Bronson y est magistrale et la construction du récit est  une belle architecture. La fin agissant comme un feedback  sur l'histoire en lui donnant une nouvelle valeur de sortie.

Probablement l'un des mes films favoris avec cet acteur, à égale position dans mon palmarès personnel avec Le passager de la pluie de René Clément.

Commentaires

  1. Bronson a été souvent critiqué pour son jeu monolithique. Cette économie sert le propos du film. (Avec une narration qui sollicite le spectateur - le genre de film difficile à apprécier pour le public de la télévision.

    RépondreSupprimer
  2. Comment ça "le public de la télévision" ?

    RépondreSupprimer
  3. Parce qu'il a tendance à zapper si l'histoire met du temps à déraper.
    (Et puis, comment apprécier l'atmosphère d'un film si on est dérangé par des pubs - sans parler des interférences extérieures.)

    RépondreSupprimer
  4. Je voulais dire "si l'histoire met du temps à démarrer".

    RépondreSupprimer
  5. Le Flingueur est un très bon film policier que j'ai eu l'occasion de revoir récemment en streaming : un grand rôle pour Charles Bronson et un grand film du réalisateur Michael Winner http://www.telecharger-film.eu/le-flingueur à ne manquer sous aucun prétexte et à télécharger rapidement : si quelqu'un à un lien pour le télécharger gratuitement (ou pas trop cher) je suis preneur ! ;-)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich