Accéder au contenu principal

Annihilation [J. VanderMeer/A. Garland]

••• Inspiré par le 1er tome de La trilogie du Rempart Sud, de Jeff VanderMeer, le film d'Alex Garland semble être lui-même, tout droit sorti de la Zone X.
Une aire en expansion, d'origine inconnue, dans laquelle 4 scientifiques pénètrent après que plusieurs individus y aient disparu, dont des militaires aguerris.

Film d'ambiances et cocktail d'émotions, le long-métrage d'Alex Garland s'il diffère très nettement de sa source d'inspiration (Cf. la Zone X), transmet néanmoins de manière assez efficace ce qu'on peut attendre d'un film placé sous une tutelle « lovecraftienne ». Vocable certes un peu passe-partout, mais qui fait sens s'agissant d'un romancier tel que Jeff VanderMeer. (Sans compter que les effets spéciaux du film renvoient très explicitement, et très littéralement, au titre d'une des nouvelle de H.P.L)

       Alex Garland, au travers de sa mise en scène très suggestive, laquelle ne se prive cependant pas de quelques effets surprises percutants, et de son casting irréprochable, installe une ambiance très anxiogène. Et très captivante.
Très astucieusement il sème tout au long du film les indices nécessaires à sa chute, permettant aux spectateurs d'avoir une (infime) longueur d'avance sur les événements, amplifiant ainsi le malaise général. Et sans être trop didactique d'expliquer les effets du « miroitement ». 

Tout aussi intelligemment il termine sur une fin ouverte, permettant à l'imagination des spectateurs de travailler. Et de se ménager la possibilité d'une sequel*
Bien compromise ceci dit, suite au différend qui a semble-t-il opposé le producteur du film, Scott Rudin, et la Paramout, consécutivement à une projection-test.  Avec pour résultat qu'en dehors des U.S.A. et de la Chine le film est distribué par NETFLIX. Donc pas de sortie sur les écrans des cinémas hexagonaux.  

#unfilmàvoir
___________________
*Quand bien même les deux autres tomes de Jeff VanderMeer adoptent-ils un point de vue différent du premier.    

Commentaires

  1. Cette histoire de distribution est enquiquinante, c'est typiquement un film que j'aurais voulu voir en salles et que je ne pourrai pas voir dans l'immédiat, ne souhaitant pas souscrire un abonnement à Netflix. Je crois comprendre que tu as lu le roman dont est tiré le film. Tu en conseillerais la lecture?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je conseille.

      Pour affiner, Jeff VanderMeer à répondu à une interview : http://next.liberation.fr/livres/2016/04/06/jeff-vandermeer-l-idee-de-la-zone-x-m-est-venue-d-un-reve-tres-realiste_1444413

      Supprimer
  2. Il existe de multiples plateformes pour "récupérer" le film, sans nécessairement passer par l'abonnement NETFLIX. J'ai ainsi pu le visionner en VOSTEN et j'ai pris beaucoup de plaisir grâce notamment au casting. Je ne peux pas dire, cependant, que la réussite est totale, notamment parce que l'histoire ne semble utiliser le support du roman que comme une excuse pour raconter une histoire fort différente que la trilogie, dont je n'ai lu que le premier tome. La psychologie des personnages, sur laquelle repose le bouquin de Jeff VanderMeer manque ici de profondeur et certaines scènes spectaculaires formatent un peu le produit. Sans parler d'un fin pseudo-mystique que j'ai trouvée un tantinet absconse. La fin ouverte est une bonne chose en soi, mais ici elle rappelle un peu trop les classiques de l'invasion extraterrestre. Étrangement, le film est considéré comme "intellectuel" et "complexe". Je n'ose imaginer le dépaysement pour les spectateurs désireux de lire La Trilogie du Rempart Sud. En somme, je suis quelque peu tiraillé par ce film, saluant d'une part la liberté que prend le réalisateur avec le corpus initial, mais un peu frustré par le message.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich