10 épisodes reviennent, s'inspirant de l'essai de Lawrence Wright (traduit sous le titre de La guerre cachée : Al-Qaïda et les origines du terrorisme islamiste), sur la prise de conscience par l'administration étasunienne, que l'ami d'hier, lorsqu'il fallait combattre les communistes en Afghanistan, est devenu l'ennemi d'aujourd'hui.
La production de la chaîne Hulu met en perspective deux manières de considérer Al-Qaïda, et surtout son chef emblématique :
• En tant qu'adversaire militaire
• En tant que criminel
C'est aussi l'occasion de revenir sur l'affrontement que se livrèrent, la série commence en 1998, la CIA et le FBI, la première cachant à l'autre les informations qu'elle pouvait découvrir, à propos du traitement à réserver à Oussama ben Laden.
Ne faisant pas l'économie de quelques longueurs, notamment dans sa manière de caractériser les personnages principaux, The Looming Tower semble toutefois échapper à une vision américano-centrée de ce pan d'Histoire qu'elle révèle.
Si la mini-série s'appuie sur le travail de Lawrence Wright, au moins a-t-elle l’honnêteté de prévenir qu'elle a, force reste à la narration, aménagé les faits : « This story is inspired by actual events. Certains characters, characterizations, Incidents, locations and dialogues, were fictionalized, or composites for dramatics purposes. ».
Comme on le voit la liste des aménagements est assez longue, et il est donc de bon aloi de prendre la série pour une fiction, quand bien même est-elle basée sur un livre qui lui, a certainement tenté de coller au plus près de la vérité, néanmoins subjective du journaliste américain en question. D'autant qu'elle insère des images d'archives dans une continuité narrative, qu'il est bien difficile de différencier de la fiction elle-même.
Réflexions sur le monde multipolaire, sur le pré carré que les uns et les autres veulent préserver malgré un but commun, sur les nécessités et les décisions d'un gouvernement dont le chef est pris dans une tourmente médiatique à caractère sexuel ; bref une série qui si elle ne masque pas son aspect divertissant (aussi peu à sa place que puisse être ce terme s'agissant de la réalité qu'elle met en scène), permet pour qui veut s'y risquer, de réfléchir.
Mais aussi mise en abyme de sa propre force, celle des images, qu'il faudrait impérativement mettre à distance et interroger. Ce qu'au demeurant ne permet pas l'irrigation incessante de la bande passante, qu'on nomme réalité.
Pas mal en seulement trois épisodes.
#àsuivre
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