Dans son essai à charge, de 1947, Thomas Narcejac donnait, à son corps défendant sûrement, la plus belle définition du roman « noir » américain qu'il m'a été donné de lire, lequel faisait alors son entrée dans le paysage culturel hexagonal.
Ce qui est « noir » disait-il, «[..] ce n'est pas, [...] sa violence, sa crudité ; ce n'est même pas le désespoir qu'il peut éveiller chez le lecteur facile à suggestionner, c'est quelque chose de plus foncier et de plus mystérieux que l'on pourrait définir en disant qu'il nous présente le monde comme un TRAQUENARD. [..] ».
David Lapham, continue ce travail que des prédécesseur, souvent illustres, ont accompli avant lui, via sa série au long court « Stray Bullets ». Une entreprise ambitieuse, qui le place sur un pied d'égalité avec les meilleurs.
Sous la forme d'histoires courtes, il dépeint de brefs moments de l'existence d'individus, amenés à se croiser, sans qu'ils sachent qu'ils sont l'objet de son attention méticuleuse.
Sans dialogues superflus, ni aucun récitatif, Lapham fait de son storytelling un langage universellement compréhensible. Quasi « behavioriste » chaque histoire pourrait se suffire a elle-même, mais visiblement l'ensemble donne un résultat encore meilleur. Du moins de ce que j'ai pu en lire, autrement dit les six premiers numéros de la série régulière (qui en compte 41), traduits une première fois par l'éditeur Dark Horse France, puis par Éric Bufkens pour Bulle Dog, il y a 17-18 ans. Dont sont tirés les extraits qui illustrent mon article.
Heureusement, en avril de cette année la maison d'édition Delcourt va commercialiser un fort volume, du moins si j'en crois le prix qui circule (34,95 €), qui devrait reprendre une bonne partie desdits numéros. Une belle occasion (façon de parler, vu le prix) de côtoyer ce qui a tout l'air d'être un chef d’œuvre du genre.
Ce qui est « noir » disait-il, «[..] ce n'est pas, [...] sa violence, sa crudité ; ce n'est même pas le désespoir qu'il peut éveiller chez le lecteur facile à suggestionner, c'est quelque chose de plus foncier et de plus mystérieux que l'on pourrait définir en disant qu'il nous présente le monde comme un TRAQUENARD. [..] ».
David Lapham, continue ce travail que des prédécesseur, souvent illustres, ont accompli avant lui, via sa série au long court « Stray Bullets ». Une entreprise ambitieuse, qui le place sur un pied d'égalité avec les meilleurs.
Sous la forme d'histoires courtes, il dépeint de brefs moments de l'existence d'individus, amenés à se croiser, sans qu'ils sachent qu'ils sont l'objet de son attention méticuleuse.
Sans dialogues superflus, ni aucun récitatif, Lapham fait de son storytelling un langage universellement compréhensible. Quasi « behavioriste » chaque histoire pourrait se suffire a elle-même, mais visiblement l'ensemble donne un résultat encore meilleur. Du moins de ce que j'ai pu en lire, autrement dit les six premiers numéros de la série régulière (qui en compte 41), traduits une première fois par l'éditeur Dark Horse France, puis par Éric Bufkens pour Bulle Dog, il y a 17-18 ans. Dont sont tirés les extraits qui illustrent mon article.
Heureusement, en avril de cette année la maison d'édition Delcourt va commercialiser un fort volume, du moins si j'en crois le prix qui circule (34,95 €), qui devrait reprendre une bonne partie desdits numéros. Une belle occasion (façon de parler, vu le prix) de côtoyer ce qui a tout l'air d'être un chef d’œuvre du genre.
Je partage entièrement cette appréciation de David Lapham qui dispose visiblement d'une grande culture du polar. Par contre, il m'a fallu un peu de temps pour m'habituer à sa mise en page à base de 4 rangées de 2 cases, assez inusitée.
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