Accéder au contenu principal

Peter Cannon : Thunderbolt [K. Gillen / C. Wijngaard]

Carburant à l'énergie fossile comme aucune autre industrie au monde, la BD étasunienne est aussi la championne du recyclage. Miroir solipsiste de ses propres péripéties, la bande dessinée mainstream (i.e. le genre dominant des super-héros) n'en finit plus de ressasser. 

Thunderbolt #1 (avec une couverture de Sean Phillips), commercialisé par l'éditeur Dynamite, en est un nouvel exemple. 

En effet, ce numéro commence là où se terminait la maxi-série Watchmen (ou presque). 
C'est de bonne guerre me direz-vous, puisque Peter Cannon (apparu pour la première fois en 1966), de la défunte écurie de l'éditeur Charlton, a servi de modèle à l'ex-Minuteman connu sous le pseudonyme d'Ozymandias, inventé par Moore & Gibbons. 
Dans une mise en abyme assez vertigineuse (que la sobriété des planches de Caspar Winjgaard, renforce d'autant plus que le dessinateur fait appel au découpage dit en « gaufrier » de 9 cases), Kieron Gillen, dont le scénario tient facilement sur un tweet™, s'amuse de la consanguinité super-héroïque avec un certain talent. 

Et parvient presque à me faire oublier que ce numéro de 22 pages aurait très bien pu tenir sur moitié moins. 

L'ambition affichée (il n'est pas le premier à se frotter d'une manière ou d'une autre à ce monument du 9ème art qu'est Watchmen), et un retournement de situation aussi bien vu qu'inattendu, procure à cette série un sauf-conduite pour le prochain numéro. Ce qui n'est pas peu dire dans un marché où l'offre dépasse largement la demande. 

La proximité qu'entretient Gillen avec Alan Moore (il fait partie du cercle restreint des scénaristes qui participent à l'aventure éditoriale de Cinema Purgatorio), laisse en tout cas présager une approche soignée du personnage, et de l'héritage de son aîné. 
Fingers crossed!

(À suivre.....)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich