Le thème de l'unité militaire disciplinaire est de ceux dont les déclinaisons semblent infinies. De Les Douze salopards à Enfants de salauds, en passant par La Colline des hommes perdus, pour ne citer que ceux qui me viennent à l'esprit, et en restant dans le domaine du cinéma.
Gordon Rennie, importante cheville ouvrière des revues anglaises 2000 AD et Judge Dredd Megazine s'y essaye aussi avec Le Temps des Lumières, un album commercialisé dans l'Hexagone par l'éditeur ERKO en 2001. Intitulée Glimmer Rats en anglais, cette aventure a paru dans le numéro spécial (annual) #2000 de l’hebdomadaire, de décembre 1999 ; pour ensuite feuilletonner du 2000 AD #1174 au #1182.
Dixit Rennie lui-même, il s'est inspiré d'un auteur de récits de guerre nommé Sven Hassel. Individu semble-t-il controversé, ses romans dépeignent une guerre menées par des repris de justice, ou des condamnés à la cour martiale, loin de l'idéal héroïque. Pour Hassel, comme pour Gordon Rennie ici, la guerre est cruelle et absurde. Rien qu'on ne sache déjà, mais qui n'est pas toujours ce qu'on en dit.
Mais ce qui fait la particularité de ce récit, ce n'est pas le talent qu'y déploierait le scénariste, mais bien l'adaptation qu'en fait son collaborateur, le dessinateur Mark Harrison.
Ne vous laissez pas tromper par l'hommage de la couverture de l'édition française, une reprise de la couverture du 1177ème numéro de 2000 AD, qui s'inspire de celle de Blazing Combat #1, de Frank Frazetta ; Mark Harrison a un style bien à lui. Toutefois on ne peut pas nier l'évidente parenté entre Blazing Combat et Le Temps des Lumières, sur le terrain d'un militantisme anti-guerre. Qu'on retrouve d'ailleurs dans bon nombre de BD anglaises de guerre, un théâtre d'opérations qu'elle a beaucoup occupé. Avec la même conviction.
Le Temps des Lumières est donc un récit de guerre qui se déroule dans un futur non identifié, où l'exploration spatiale a été abandonnée au profit de la recherche quantique. L'Eurofed, gouvernée par l'idéologie de « la destinée manifeste », s'engagera sur le même chemin belliqueux qu'avaient emprunté les État-Unis d'Amérique, galvanisées par la même idée, lors de la « conquête de l'Ouest ».
Le rendu quasi organique des planches, dû au traitement des couleurs assisté par ordinateur ; la saturation des teintes, et la présence massive d'effets, sublime un scénario particulièrement sinistre et sordide. Edmund Burke aurait sûrement apprécié.
Bande dessinée d'une soixante de planches, qu'on trouve à des prix tout à fait acceptables en occasion pour ce genre d’expérience, qui comme vous pouvez le voir sur les extraits qui illustrent mon article, ne plaira pas à tout le monde, Le Temps des Lumières est une réussite dans son genre.
Un genre qui ne s’embarrasse pas de finesse ni de psychologie. La « Brèche » est un endroit hostile, et tout aussi déroutant que l'antagoniste qu'y affrontent les hommes de Tannhaüser. Mark Harrison, dont je parierais que cette histoire a été tout spécialement écrite pour lui et son style si extra-ordinaire, transmet de manière somatique toute l'épouvante de ce lieu inhospitalier. Un moment de lecture intense.
Dommage que l'éditeur n'ait pas jugé bon de nommer le traducteur, ni le lettreur, de cet album.
Gordon Rennie, importante cheville ouvrière des revues anglaises 2000 AD et Judge Dredd Megazine s'y essaye aussi avec Le Temps des Lumières, un album commercialisé dans l'Hexagone par l'éditeur ERKO en 2001. Intitulée Glimmer Rats en anglais, cette aventure a paru dans le numéro spécial (annual) #2000 de l’hebdomadaire, de décembre 1999 ; pour ensuite feuilletonner du 2000 AD #1174 au #1182.
Dixit Rennie lui-même, il s'est inspiré d'un auteur de récits de guerre nommé Sven Hassel. Individu semble-t-il controversé, ses romans dépeignent une guerre menées par des repris de justice, ou des condamnés à la cour martiale, loin de l'idéal héroïque. Pour Hassel, comme pour Gordon Rennie ici, la guerre est cruelle et absurde. Rien qu'on ne sache déjà, mais qui n'est pas toujours ce qu'on en dit.
Mais ce qui fait la particularité de ce récit, ce n'est pas le talent qu'y déploierait le scénariste, mais bien l'adaptation qu'en fait son collaborateur, le dessinateur Mark Harrison.
Ne vous laissez pas tromper par l'hommage de la couverture de l'édition française, une reprise de la couverture du 1177ème numéro de 2000 AD, qui s'inspire de celle de Blazing Combat #1, de Frank Frazetta ; Mark Harrison a un style bien à lui. Toutefois on ne peut pas nier l'évidente parenté entre Blazing Combat et Le Temps des Lumières, sur le terrain d'un militantisme anti-guerre. Qu'on retrouve d'ailleurs dans bon nombre de BD anglaises de guerre, un théâtre d'opérations qu'elle a beaucoup occupé. Avec la même conviction.
Le Temps des Lumières est donc un récit de guerre qui se déroule dans un futur non identifié, où l'exploration spatiale a été abandonnée au profit de la recherche quantique. L'Eurofed, gouvernée par l'idéologie de « la destinée manifeste », s'engagera sur le même chemin belliqueux qu'avaient emprunté les État-Unis d'Amérique, galvanisées par la même idée, lors de la « conquête de l'Ouest ».
Le rendu quasi organique des planches, dû au traitement des couleurs assisté par ordinateur ; la saturation des teintes, et la présence massive d'effets, sublime un scénario particulièrement sinistre et sordide. Edmund Burke aurait sûrement apprécié.
Bande dessinée d'une soixante de planches, qu'on trouve à des prix tout à fait acceptables en occasion pour ce genre d’expérience, qui comme vous pouvez le voir sur les extraits qui illustrent mon article, ne plaira pas à tout le monde, Le Temps des Lumières est une réussite dans son genre.
Un genre qui ne s’embarrasse pas de finesse ni de psychologie. La « Brèche » est un endroit hostile, et tout aussi déroutant que l'antagoniste qu'y affrontent les hommes de Tannhaüser. Mark Harrison, dont je parierais que cette histoire a été tout spécialement écrite pour lui et son style si extra-ordinaire, transmet de manière somatique toute l'épouvante de ce lieu inhospitalier. Un moment de lecture intense.
Dommage que l'éditeur n'ait pas jugé bon de nommer le traducteur, ni le lettreur, de cet album.
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