Les remakes, relaunchs, reboots, voire les réécritures de « classiques » façon littérature de genre, sont devenus omniprésents dans le divertissement de masse. Rien qui ne puisse, un jour ou l'autre, se voir « updater ».
En 2009-2010, c'est au tour de Deathlock, un personnage créé par Rich Buckler & Doug Moench pour Marvel [Pour en savoir +], et qui n'a jamais vraiment trouvé sa place chez l'éditeur des Avengers et consorts, de se voir offrir un nouveau tour de piste. C'est à Charlie Huston, auréolé de son run sur la série consacrée à Moon Knight, qu'on a commandé un scénario qui devra tenir sept numéros mensuels. Huston est, avant de travailler pour la Maison des idées™, d'abord connu pour ses romans. C'est via son agent littéraire qu'il a mis un pied dans la BD, au moment où Marvel recrutait en dehors de sa zone d'influence. Cela dit, il reconnaît une attirance pour la SF contractée dès son plus jeune âge ; et particulièrement pour les univers dystopiques.
Écrite en 2005 - 2006, la mini-série dont il est question ici, s'inspire ouvertement de la présence des forces militaires sous contrat privé en Irak. Le journaliste P.W. Singer cite ainsi les chiffres de 160 000 mercenaires déployés sur le terrain. Mais la mainmise du secteur privé sur un domaine jusqu'alors régalien, débordait alors largement l’engagement militaire proprement dit. Puisque ces entreprises fournissaient la quasi totalité des traducteurs (dont la moitiés des hommes chargés des interrogatoires dans la prison d'Abou Ghraib) , s'occupaient de stratégie et de formation, ou encore avaient construit le camp de Doha au Koweït.
Publiée sous la bannière « Marvel Knights », la mini-série Deathlok est une satire (voir ci-dessus par exemple) de maux que l'on connaît fort bien, quand bien mêmes ne sont-ils pas (encore) aussi intenses. Mais dont le bruit de fond devient de plus en plis assourdissant.
Charlie Huston met en scène quelques-uns des fétiches préférés de la société moderne : la guerre, le sport de compétition, le transhumanisme, le commerce ; dont la consanguinité accouche d'un monde particulièrement invivable. Comment pourrait-il en être autrement !?
Il est assisté du dessinateur philippin Lan Medina, dont la mise en récit très claire, et le style quasi photographique, font merveille. Les couleurs, assurées par plusieurs artistes, dont principalement June Chung, imposent une atmosphère très oppressante ; tout à fait en phase avec l'univers décrit.
Satire autant qu'exercice de style, Huston s'appuie très clairement sur le travail de Moench & Buckler, Deathlok, sous-titré « Fait pour la guerre » et traduit par Sophie Watine-Vievard pour l'éditeur Panini, est une petite réussite en terme d'atmosphère anti-utopique.
Même la fin, un peu moins radicale que l'avait écrite Charlie Huston (mais modifiée à la demande d'Axel Alonso), en vue d'une possible continuation, fait son petit effet.
• Je saisis l'occasion d'attirer votre attention sur la collection Hachette sous-titrée « Marvel Comics, la collection de référence », qui a proposé les incontournables épisodes de Deathlok de Buckler & Moench, dans un format moins retravaillé que ce qu'avait pu faire l'éditeur Artima/Arédit [Pour en savoir +]. Il s'agit du XXIXème tome de la collection.
En 2009-2010, c'est au tour de Deathlock, un personnage créé par Rich Buckler & Doug Moench pour Marvel [Pour en savoir +], et qui n'a jamais vraiment trouvé sa place chez l'éditeur des Avengers et consorts, de se voir offrir un nouveau tour de piste. C'est à Charlie Huston, auréolé de son run sur la série consacrée à Moon Knight, qu'on a commandé un scénario qui devra tenir sept numéros mensuels. Huston est, avant de travailler pour la Maison des idées™, d'abord connu pour ses romans. C'est via son agent littéraire qu'il a mis un pied dans la BD, au moment où Marvel recrutait en dehors de sa zone d'influence. Cela dit, il reconnaît une attirance pour la SF contractée dès son plus jeune âge ; et particulièrement pour les univers dystopiques.
Écrite en 2005 - 2006, la mini-série dont il est question ici, s'inspire ouvertement de la présence des forces militaires sous contrat privé en Irak. Le journaliste P.W. Singer cite ainsi les chiffres de 160 000 mercenaires déployés sur le terrain. Mais la mainmise du secteur privé sur un domaine jusqu'alors régalien, débordait alors largement l’engagement militaire proprement dit. Puisque ces entreprises fournissaient la quasi totalité des traducteurs (dont la moitiés des hommes chargés des interrogatoires dans la prison d'Abou Ghraib) , s'occupaient de stratégie et de formation, ou encore avaient construit le camp de Doha au Koweït.
Publiée sous la bannière « Marvel Knights », la mini-série Deathlok est une satire (voir ci-dessus par exemple) de maux que l'on connaît fort bien, quand bien mêmes ne sont-ils pas (encore) aussi intenses. Mais dont le bruit de fond devient de plus en plis assourdissant.
Charlie Huston met en scène quelques-uns des fétiches préférés de la société moderne : la guerre, le sport de compétition, le transhumanisme, le commerce ; dont la consanguinité accouche d'un monde particulièrement invivable. Comment pourrait-il en être autrement !?
Il est assisté du dessinateur philippin Lan Medina, dont la mise en récit très claire, et le style quasi photographique, font merveille. Les couleurs, assurées par plusieurs artistes, dont principalement June Chung, imposent une atmosphère très oppressante ; tout à fait en phase avec l'univers décrit.
Satire autant qu'exercice de style, Huston s'appuie très clairement sur le travail de Moench & Buckler, Deathlok, sous-titré « Fait pour la guerre » et traduit par Sophie Watine-Vievard pour l'éditeur Panini, est une petite réussite en terme d'atmosphère anti-utopique.
Même la fin, un peu moins radicale que l'avait écrite Charlie Huston (mais modifiée à la demande d'Axel Alonso), en vue d'une possible continuation, fait son petit effet.
• Je saisis l'occasion d'attirer votre attention sur la collection Hachette sous-titrée « Marvel Comics, la collection de référence », qui a proposé les incontournables épisodes de Deathlok de Buckler & Moench, dans un format moins retravaillé que ce qu'avait pu faire l'éditeur Artima/Arédit [Pour en savoir +]. Il s'agit du XXIXème tome de la collection.
J'avais également beaucoup aimé cette version de Deathlok, personnage dont la version originale de Rich Buckler figure toujours en bonne place dans ma collection. J'attends patiemment une réédition de ses Moon Knight que j'avais raté. J'avais pris beaucoup de plaisir à la lecture de Wolverine: The best there is, avec les dessins exubérants de Juan José Ryp.
RépondreSupprimerEh bien merci, je me demandais justement quelle avait été la réception de son Wolverine. Tu viens de me donner un indice [-_ô] !
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