Accéder au contenu principal

The Authority : Coup d'Etat / Fractured World

Pour cette seconde partie de ma critique du run du scénariste Robbie Morrison sur la série The Authority, j'ai décidé d'en faire l'édition. Dans le sens de trier le meilleur, en désignant ce qui m'aura semblé moins bon. Ou franchement mauvais.
Cette dernière catégorie est essentiellement représentée par le dernier numéro qu'écrira Morrison, et qui est intitulé « Street Life ».
Le scénario n'est pas plus mauvais qu'un autre, mais il n'a clairement pas sa place à cet endroit. Il est en outre dessiné par Whilce Portacio, un dessinateur qui même dans ses bons jours, est très loin de correspondre à ce j'aime dans la BD. En termes de cohérence avec tout ce qui a précédé, ce quatorzième numéro n'apporte rien de neuf. À éviter si on n'est pas un complétiste acharné. 
       Faisant suite directement aux numéros précédents [Pour en savoir +], mais en marge tout de même, le crossover  « Coup d'Etat » convoque pour quatre numéros, les séries Sleeper, Stormwatch Team Achilles [Pour en savoir +], Wildcats v3.0 et bien sûr The Authority

Si tout est dans le titre, ce « Coup d'Etat » a les yeux bien plus gros que le ventre. Ainsi ménage-t-il un incident, qui aurait nécessité un traitement tout aussi important que la prise du pouvoir étatique d'une équipe de super-héros. Voire accaparer la totalité de l'intrigue.
Le coup d'état ne serait intervenu qu'à la toute fins des 4 numéros. 
Seulement voilà, l'annonce est bien trop précoce. Et surtout, quatre numéros c'est à la fois pas assez, et trop, pour le résultat qu'on lira. 
Je m'explique !

Ce n'est pas assez dans la mesure où vu l'ampleur de ce qui se déroule il n'aurait fallu rien de moins qu'un « event » à la « Standoff » [Pour en savoir +]. Quelque chose d'étalé sur au moins une douzaine de numéros avec -réellement- plusieurs séries d'impactées.     
Ou alors il aurait fallu resserrer l'intrigue, et se passer d'un crossover qui n'en est finalement pas vraiment un.
D'autant que vu ce qui avait été mis en place, ce à quoi s'intéressent en définitive les quatre numéros en question, en est la portion vraiment congrue.
       Les dessinateurs sur la brèche n'apportent malheureusement aucune plus-value à l'entreprise. Whilce Portacio (encore !!) ne fait décidément aucun effort sur le numéro de The Authority (voir infra) qu'il dessine. Jim Lee qui pour le coup s'encre lui-même, est bien meilleur que son confrère mais Ed Brubaker, qui scénarise ce numéro de Sleeper fait à peine le minimum syndical. Il n'est pas le seul, puisque TAO, le personnage inventé par Alan Moore, qui prend pourtant une part très active dans ce qui s'y passe, et simplement et proprement oublié en chemin. Dommage !
D'ailleurs tout le monde a l'air de faire de la figuration dans ce crossover. Et je veux bien croire que quiconque lisait l'une des trois autres séries à ce moment-là, a dû se faire la même réflexion.
Joe Casey et AGarza font le job ; je ne suis pas fan de ce que fait ce dessinateur, mais au moins a-t-il le mérite de ne pas torcher son affaire. C'est du moins l'impression qui me reste.
Idem pour pour Carlos d'Anda sur Stormwatch Team Achilles, ce n'est pas mirobolant, mais vu la prestation de Portacio, tout les autres gagne quelques points de talent.
 
       Au final, « Coup d'Etat » est un rendez-vous manqué. Un ratage que j'imputerais plus volontiers à l'éditorial qu'aux auteurs proprement dit. Sauf dans le cas de Portacio, qui n'a jamais été aussi mauvais (à mes yeux). Un cameo des personnages principaux des autres séries dans The Authority, aurait été largement suffisant, vu le résultat.
Si vous pensez à Akira, moi aussi [-_ô]
On peut donc faire l'économie de ce crossover, d'autant que le 10ème numéro de la série régulière, récapitule, brièvement, l'essentiel de ce qui en reste.   
Mais le meilleur est à venir.
 
En effet, Robbie Morrison, qui sait sûrement que c'est son chant du cygne sur la série, va bricoler un arc magnifique. À condition de considérer le coup d'état en question, pour ce qu'il est, une diversion.  
Toujours est-il que ce qui pouvait apparaitre pour l'acmé du run, et qui en terme d'idée est assez monstrueux, n'est rien comparé à ce qui va se raconter quatre numéros durant.  

Une case en particulier avait éveillé mon attention, mais le cliffhanger du onzième numéro est tout à fait le genre de retournement de situation qui me fait aimer ce type d'histoire. C'est gros, c'est diabolique, c'est incroyable, mais sur moi ça marche du tonnerre. Rien que pour « Fractured World », The Authority volume 2, vaut qu'on le lise. 

D'autant que Morrison va repousser ce qu'il est possible d'attendre, et aller jusqu'au bout de ce qui est admis pour une série mainstream, même réservée à des lecteurs avertis. 

       Pour une lecture optimale du run, on peut donc y retrancher le crossover dont il est question ici, et le quatorzième numéro sans trop d'état d'âme ; y ajouter « Scorched Earth » en termes d'histoire « bigger than life  » et d'incipit réussi, et se laisser prendre au jeu d'un blockbuster dont la seule ambition est visiblement de nous divertir.

Mission réussie !    

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juste cause [Sean Connery / Laurence Fishburne / Ed Harris / Kate Capshaw]

« Juste Cause 1995 » est un film qui cache admirablement son jeu.             Paul Armstrong , professeur à l'université de Harvard (MA), est abordé par une vieille dame qui lui remet une lettre. Elle vient de la part de son petit-fils, Bobby Earl , accusé du meurtre d'une enfant de 11 ans, et qui attend dans le « couloir de la mort » en Floride . Ce dernier sollicite l'aide du professeur, un farouche opposant à la peine capitale.   Dès le départ, « Juste Cause 1995 » joue sur les contradictions. Ainsi, Tanny Brown , « le pire flic anti-noir des Everglades », dixit la grand-mère de Bobby Earl , à l'origine de l'arrestation, est lui-même un africain-américain. Ceci étant, tout le film jouera à remettre en cause certains a priori , tout en déconstruisant ce que semblait proposer l'incipit du film d' A rne G limcher. La déconstruction en question est ici à entendre en tant que la mise en scène des contradictions de situations dont l'évidence paraît pour

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" ( M ich