Accéder au contenu principal

À toi pour toujours, Anna [Kate Wilhelm / Noé Gailard]

Gordon Sills, un graphologue, est embauché par la l'entreprise Draper Fawcett pour retrouver une femme. Celle-ci était liée à un scientifique, disparu dans l'explosion d'une usine.
            La présence de l'histoire de Kate Wilhelm (1928 - 2018) au sommaire de la revue Univers 1989, et son Prix Nebula© dans la catégorie « Nouvelle », en 1988, ne devrait laisser planer aucun doute sur le genre auquel appartient ledit texte. Une quasi certitude qui néanmoins, ne résistera pas à l'expérience de la lecture proprement dite des 17 pages qui la contiennent.
Kate Wilhelm elle-même nous avertissait dans une précédente livraison de la revue commercialisée par l'éditeur J'ai Lu™ ;  « Moi, j’écris toujours des récits en porte à faux. Mes deux dernières nouvelles sont en porte à faux : ni l’une ni l’autre ne sont vraiment de la science-fiction ou simplement de la littérature générale. Il n’y a pas moyen de les classer dans une catégorie. » (in Univers 1982).

Il n'y a pas que ses nouvelles qui soient en porte à faux. Celui qui voudrait parler d'À toi pour toujours, Anna, sans déflorer ce qui en fait tout le sel, se retrouverai dans une position tout aussi incertaine.

Typique des histoires « à chute », À toi pour toujours, Anna, dépend d'une mécanique de précision, qu'une révélation, malencontreuse, risquerait de définitivement gripper. Si cet aspect ne suffit pas à décrire ce que procure cette nouvelle, l'Humain n'est en effet jamais très loin des préoccupations de l'autrice, il est -à mon avis- indispensable.     

On touche d'ailleurs ici la pierre d’achoppement de toute critique, mais surtout celles qui concernent les textes courts : comment ne pas trop en dire, tout en disant quelque chose qui vaille la peine de l'être ?   

            Écrite il y a plus de trente ans, À toi pour toujours, Anna n'est pas sans rappeler certaines nouvelles que Ken Liu écrit de nos jours. Comme son cadet, Kate Wilhelm n'éloigne jamais l'être humain de la réflexion scientifique. Même si ici, il faudra que le lecteur mobilise une bonne dose de suspension volontaire d'incrédulité pour accepter le versant scientifique de l'affaire.   

Une nouvelle qui me permet d'ajouter une unité au Projet Maki™. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

The Words

... The Words ( Les Mots ) est un film qui avait tout pour me séduire : le roman en tant qu'élément principal, des acteurs que j'aime bien ; D ennis Q uaid, J eremy I rons, J . K . S immons et B radley C ooper. Éléments supplémentaire l'histoire se révèle être une histoire dans l'hisitoire. Ou plus exactement un roman à propos de l'écriture d'un roman, écrit par un autre ; entre fiction et réalité.  Je m'explique. Clay Hammon fait une lecture public de son dernier livre The Words dans lequel un jeune auteur, Rory Jansen , en mal de reconnaissance tente vaille que vaille de placer son roman chez différents éditeurs. Cet homme vit avec une très belle jeune femme et il est entouré d'une famille aimante. Finalement il va se construire une vie somme toute agréable mais loin de ce qu'il envisageait. Au cours de sa lune de miel, à Paris , son épouse va lui offrir une vieille serviette en cuir découverte chez un antiquaire, pour dit-elle qu'...

Le KU KLUX KLAN (3)

... Quelque soit son véritable poids idéologique ou même politique aujourd'hui, le Ku Klux Klan a déteint sur la culture de masse ; qui n'a pas entendu parler de la célèbre marque de cigarettes  Marlboro et des trois "K" présents sur son paquet, d'un homme qui en regarde un autre pendu (dont on ne verrait que les jambes), et sur la troisième image : la silhouette d'un Klansman ...  (liste non-exhaustive) . Marlboro n'est d'ailleurs pas la seule marque de cigarettes à avoir eu droit à des investigations sur la signification du design de son paquet de cigarette, Camel aussi. Dés les débuts du Klan , le bruit court que ces cavaliers "surgis hors de la nuit" sont les fantômes des soldats Confédérés morts au combat, des soldats qui ayant vendu leur âme au Diable sont de retour ici-bas et annoncent l'Apocalypse. Le nom même du groupuscule a longtemps était entendu comme le bruit que fait la culasse d'un fusil lorsqu'on l...

Nebula-9 : The Final Frontier

... Nebula-9 est une série télévisée qui a connu une brève carrière télévisuelle. Annulée il y a dix ans après 12 épisodes loin de faire l'unanimité : un mélodrame bidon et un jeu d'acteurs sans vie entendait-on très souvent alors. Un destin un peu comparable à Firefly la série de J oss W hedon, sauf que cette dernière bénéficiait si mes souvenirs sont bons, de jugements plus louangeurs. Il n'en demeure pas moins que ces deux séries de science-fiction (parmi d'autres telle Farscape ) naviguaient dans le sillage ouvert par Star Trek dés les années 60 celui du space opera . Le space opera est un terme alors légèrement connoté en mauvaise part lorsqu'il est proposé, en 1941 par l'écrivain de science-fiction W ilson T ucker, pour une catégorie de récits de S-F nés sous les couvertures bariolées des pulps des années 30. Les pulps dont l'une des particularités était la périodicité ce qui allait entraîner "une capacité de tradition" (...