John Brunner (1934-1995), était, je crois, l'auteur d'une science-fiction d'avant-garde (et je crois qu'il l'est encore).
Membre éminent de la New Wave™, cette vague de Sf expérimentale que surfaient alors des gens comme Ballard, Aldiss, Disch ou Moorcock ; dont la revue New Worlds en était le spot emblématique. Donc, Brunner, connu pour sa tétralogie intitulée « Le Choc du futur », savait aussi écrire des choses plus légères. Non, sans rire.
Entre 1977 et 1992, il a ainsi écrit un cycle informel de neuf nouvelles, dont quatre ont été traduites en France, mettant en scène messieurs Secrett et Scrivener.
Leur titre respectif commençait, en anglais, invariablement par « The Man who .... », et elles racontaient, à chaque fois, par l'intermédiaire de M. Secrett une étrange histoire à l'attention de M. Scrivener.
De celles qui n'auraient pas juré dans une saison de la Quatrième Dimension©.
La plus singulière des quatre, parue dans le 333ème numéro de Fiction, revue qui a également accueilli les trois autres, et ma favorite ; est celle qui intitule cette entrée de blog.
Son étrangeté vient de l'horizon d'attente, entendu ici dans l'acception de la théorie de la réception (Cf. H.R. Jauss), qu'anticipe le lecteur d'une revue comme Fiction (ou The Magazine of Fantasy & Science-Fiction qui en avait publié la version originale).
En effet, à moins de ne pas connaitre ladite revue, et d'en escamoter l'explicite couverture (de Philippe Adamov), sa lecture s'insère dans un contexte de caractéristiques et de références antérieures, connu du lecteur. Lequel l'achète en connaissance de cause.
Pour faire simple, Fiction était une revue de SfFF ; et avec cette nouvelle John Brunner manipule l'horizon d'attente de ses lecteurs.
C'est ainsi que conformément aux trois autres histoires, celle-ci repose également sur une « chute », dont l'impact aurait été tout autre si elle avait été publiée dans une revue de littérature blanche. Je peux même dire, sans crainte de trop m'avancer, qu'en ce cas il n'y aurait pas eu de « chute » du tout.
Si dans les numéros 289, 369 et 380 de Fiction, où ont été publiées les autres traductions du cycle en question, c'est clairement Scrivener qui fait les frais des histoires de Secrett. Dans celle de L'Homme qui vit l'avenir du Reich, Brunner brise intentionnellement, mais surtout discrètement, le Quatrième mur© ; et s'adresse directement à ses lecteurs.
Ou peut-être est-ce M. Scrivener qui le fait !?
En tout état de cause, L'Homme qui vit l'avenir du Reich, n'avait visiblement pas vu que son histoire irait rejoindre celle du challenge de lecture proposé par Yogo :
Membre éminent de la New Wave™, cette vague de Sf expérimentale que surfaient alors des gens comme Ballard, Aldiss, Disch ou Moorcock ; dont la revue New Worlds en était le spot emblématique. Donc, Brunner, connu pour sa tétralogie intitulée « Le Choc du futur », savait aussi écrire des choses plus légères. Non, sans rire.
Entre 1977 et 1992, il a ainsi écrit un cycle informel de neuf nouvelles, dont quatre ont été traduites en France, mettant en scène messieurs Secrett et Scrivener.
Leur titre respectif commençait, en anglais, invariablement par « The Man who .... », et elles racontaient, à chaque fois, par l'intermédiaire de M. Secrett une étrange histoire à l'attention de M. Scrivener.
De celles qui n'auraient pas juré dans une saison de la Quatrième Dimension©.
La plus singulière des quatre, parue dans le 333ème numéro de Fiction, revue qui a également accueilli les trois autres, et ma favorite ; est celle qui intitule cette entrée de blog.
Son étrangeté vient de l'horizon d'attente, entendu ici dans l'acception de la théorie de la réception (Cf. H.R. Jauss), qu'anticipe le lecteur d'une revue comme Fiction (ou The Magazine of Fantasy & Science-Fiction qui en avait publié la version originale).
En effet, à moins de ne pas connaitre ladite revue, et d'en escamoter l'explicite couverture (de Philippe Adamov), sa lecture s'insère dans un contexte de caractéristiques et de références antérieures, connu du lecteur. Lequel l'achète en connaissance de cause.
Pour faire simple, Fiction était une revue de SfFF ; et avec cette nouvelle John Brunner manipule l'horizon d'attente de ses lecteurs.
C'est ainsi que conformément aux trois autres histoires, celle-ci repose également sur une « chute », dont l'impact aurait été tout autre si elle avait été publiée dans une revue de littérature blanche. Je peux même dire, sans crainte de trop m'avancer, qu'en ce cas il n'y aurait pas eu de « chute » du tout.
Si dans les numéros 289, 369 et 380 de Fiction, où ont été publiées les autres traductions du cycle en question, c'est clairement Scrivener qui fait les frais des histoires de Secrett. Dans celle de L'Homme qui vit l'avenir du Reich, Brunner brise intentionnellement, mais surtout discrètement, le Quatrième mur© ; et s'adresse directement à ses lecteurs.
Ou peut-être est-ce M. Scrivener qui le fait !?
En tout état de cause, L'Homme qui vit l'avenir du Reich, n'avait visiblement pas vu que son histoire irait rejoindre celle du challenge de lecture proposé par Yogo :
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