Récompensé par le prix de la Gendarmerie Nationale© 2021, « Place aux immortels » a été écrit au début du confinement de l'année dernière.
À partir d'un ancien synopsis, Patrice Quélard qui n'en est pas à son coup d'essai question littérature, quand bien même aura-t-il attendu de remporter ce prix pour être publié par une maison d'édition ayant pignon sur rue, rédige en 45 jours un magnifique page-turner.
Si j'ai un goût particulier pour les enquêtes policières qui se déroulent dans des juridictions d'exception, ici sur le front entre avril et octobre 1915, « Place aux immortels » est bien plus qu'un excellent whodunit. Au même titre de Capitaine Conan, de Roger Vercel est bien plus qu'un énième récit de guerre.
Patrice Quélard, comme Vercel ne nous décrivent par une tranche d'histoire il nous y font participer. Le talent que le prix Goncourt© 1934 met à nous immerger dans un aspect de l'Histoire assez méconnu, les corps francs envoyés sur le front de l'Est après la signature de l’Armistice, l'enseignant de Saint-Nazaire le met à nous décrire le travail de la Gendarmerie durant la Première Guerre mondiale.
Si je mets en parallèle ces deux romans, c'est parce que l'ouvrage de Patrice Quélard n'a cessé de me faire penser à celui de Roger Vercel.
Même soin apporté aux détails, même souci de l'humain. Là où l'auteur de Capitaine Conan pouvait puiser dans son expérience, le récent lauréat se plonge dans la documentation (à un niveau psychopathologique ira-t-il jusqu'à dire au sujet d'une de ses précédent romans) et lui insuffle une vitalité saisissante.
Difficile de croire que Patrice Quélard n'était pas lui-même aux environs d'Albert dans la Somme en 1915, ou sur une plage du côté d'Étel (56) en octobre 1917.
Reste qu'il est inutile d'avoir lu le roman de Roger Vercel (ou vu l'excellent film homonyme qu'en tiré Bertrand Tavernier) pour s'apercevoir que « Place aux immortels » est un très très bon roman.
Patrice Quélard est un auteur qui, sur la foi de ce seul roman, m'a donné envie de passer un peu de temps à chercher ses récits précédents.
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PS : Je recommande toutefois, et plutôt deux fois qu'une, de lire Capitaine Conan, et de regarder le film de Tavernier. Ce dernier a su, à la fois être très respectueux du roman, et en même temps se l'approprier. Au point qu'on peut lire l'un et ensuite regarder l'autre, avec autant de plaisir.
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