Ma première confrontation avec cet aspect du folklore aéronautique a eu lieu vers 2006, au moment de la sortie de l'édition Dark Horse™ d'une travail conjoint de Roald Dahl et des studios Walt Disney™.
Les « gremlins » du titre y étaient décrits comme des lutins facétieux ayant une prédilection pour la mécanique. Dans « Shadow in The Cloud » l'espièglerie est laissée de côté au profit d'une inquiétante-étrangeté© que le thème musical (aux réminiscences carpenterienne) et la mise en scène se chargent d'imposer. Du reste si les gremlins, que la R.A.F. s'est chargée de populariser, vous sont totalement étrangers ; un court documentaire en forme de dessin animé informatif de l'époque se chargera de votre édification avant que le film proprement dit ne commence.
À propos d'époque, nous somme dès à présent en 1943, quelque part sur une base aérienne d'Auckland en Nouvelle-Zélande.
Tout dans ce slasher movie, et ce dès le début, pousse à y intégrer une lecture entre les lignes. La réalisatrice insiste (plus ou moins lourdement) sur des points, qui reliés ensembles en donne une lecture symbolique.
Fort heureusement, le dispositif utilisé dans le premier acte lui donne une certaine originalité, lequel, combiné à l'énergie de sa final girl permet aussi de passer un bon moment en en faisant une lecture au premier degré.
Bref, il s'agit d'un menu à la carte.
Le pitch est assez simple : une jeune femme, officier de bord, s'invite comme passagère d'un appareil (dont le nose art est tout sauf anodin), dans lequel elle n'était pas prévue.
Détentrice d'un ordre de mission et d'un bagage « au contenu confidentiel », elle se heurte à la mauvaise humeur des uns et aux blagues sexistes des autres.
Reléguée dans la ball turret (ou tourelle boule) elle assiste à un étrange phénomène.
Récit initiatique, le vol emprunte aux stéréotype du genre : la tourelle boule est un cocon d'où émergera l'héroïne pleine d'énergie revancharde (difficile de lui donner tort), et d'obstination ; le contenu de la sacoche - promesse d'avenir incertain - fait sens avec le nom de l'avion, et le sort qui lui sera réservé.
Et last but not least, le gremlin de « Shadow in the Cloud »ne se contente pas d'être un énième croque-mitaine générique mais bien (à mon avis) la transposition d'un des acteurs- clés du film : son scénariste original alias Max Landis.
L'usage phallique que cette créature fait de sa queue préhensible, et le sort que lui réserve l’héroïne ne souffre en effet guère de contestation. Une lecture sigmundfreudienne, qui mise en regard avec les accusations dont a fait l'objet le scénariste/réalisateur en question, ressemble à la réponse de la bergère (Roseanne Liang) au (bâton du) berger (sic).
Au final, ce slasher movie aux revendications intersectionnelles épousent donc la doxa de l'époque, comme certains de ses prédécesseurs se complaisaient dans un puritanisme patriarcal.
Ce qui ne nous empêchera pas d'y trouver notre content de divertissement, tout comme c'était déjà le cas avant que le zeitgeist hollywoodien ne vire sa cuti, sans que pour autant on adhère à l'une ou l'autre des idéologies imposées.
« Shadow in the Night » est un slasher movie certifié Hollywood Night®, qu'on peut donc apprécier comme tel.
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