Gabino Iglesias est un nouveau venu dans la littérature de genre à qui on ne la raconte pas. Surnommé par Jerry Stahl le «Palahniuk du barrio », l'adepte de la fonte venu de Puerto Rico revendique dans ses romans une violence omniprésente, une intrigue fortement colorée de multiculturalisme et la tchache qui va avec. Et dernière condition non négociable ; le récit doit intégrer une dimension mystique, quitte à méchamment flirter avec le fantastique.
Et pour ne pas faire les choses à moitié, Gabino Iglesias s'inscrit dans sa propre veine créative qu'il appelle - forcément - le « barrio noir» !
« Santa Muerte », son premier roman traduit (chez Sonatine™) permettra à quiconque le souhaite de se faire son propre jugement sur ledit genre.
Fernando est un immigré illégal mexicain qui survit à Austin au Texas, en vendant de la drogue. Dès le début du court roman d'Iglesias il est kidnappé. Relâché il va devoir délivrer un message à son employeur.
À partir de là rien n'arrivera de surprenant, hormis, justement ce qui fait de mon point de vue l'originalité du récit en question. Un aspect par ailleurs clairement revendiqué par l'auteur (et le créateur du « barrio noir »), la dimension mystique.
« Ogún oko dara obaniché aguanile ichegún iré »
Si on devait enlever cet ingrédient on aurait un bon roman, plutôt violent, enlevé, et divertissant. Ce qui est déjà pas mal du tout.
Mais Gabino Iglesias en introduisant une bonne dose de religion et de superstition, livre une histoire tout à fait singulière.
Singularité renforcée par un sacré sens de l'humour.
Qui ne sera pas de trop vu la violence que les uns et les autres s'infligeront.
Un premier roman qui passe haut la main l'épreuve du feu, et les premiers pas d'un sous-genre romanesque très prometteur.
Nul doute que son deuxième roman (Les Lamentations du coyote) confirmera l'excellente impression laissée par « Santa Muerte ».
Je ne crois pas avoir besoin de signaler le très beau travail de Rémi Pépin pour la couverture du roman. Sinon pour dire qu'il n'y a pas tromperie sur la marchandise.
Bonjour. Me ferait penser à un auteur mexicain de polars mais faudrait que je le lise.
RépondreSupprimerC’est quelle langue que tu cites en italique?
Sûrement du yoruba.
SupprimerSi tu te rappelles l'auteur auquel t'a fait penser celui-ci, je suis preneur.
J’aurais pensé de prime abord à un roman de Paco Ignacio Il, mais chez lui ça se déroule au Mexique,alors que là c’est plutôt dans un barrio latino du Texas.
RépondreSupprimerMais je vais le lire car ça touche au thème du migrant entre autres et ça a l’air bien déjanté. Merci pour l’info.