Accéder au contenu principal

Jules de Grandin

... Saviez-vous que l'auteur de Weird Tales le plus apprécié en son temps n'est autre que Seabury Quinn, et je vous parle d'une époque où des pointures comme Howard Philips Lovecraft, Robert Ervin Howard ou encore Clark Ahston Smith apparaissaient aux sommaires de la revue.

Moi je ne le soupçonnais pas, mais après avoir lu Jules de Grandin, le Sherlock Holmes du surnaturel (qui réunit deux nouvelles, un roman et une longue préface) au Fleuve Noir je suis tout prêt à le croire.
Jules de Grandin est un détective de l'occulte Français qui opère principalement aux États-Unis, notamment en compagnie de son ami le docteur Trowbrige (un duo qui a par ailleurs peut-être été l'une des influence d'Andrew Singleton & James Trelawney  la paire de détectives créée par Frabrice Boulard ?).
Si, influencé par le titre du recueil on pense à Holmes & Watson, les enquêtes et les personnalités des deux protagonistes qui nous intéressent ici son sinon aux antipodes des Londoniens,  du moins suffisamment différents pour que l'aura des deux Britanniques ne fasse en aucun cas de l'ombre à Grandin et Trowbridge.
Par la barbe d'un bouc vert !

... Dire que l'on ne s'ennuie pas en lisant les récits de Quinn, n'est pas une formule tout faite, ou alors une formule alchimique, jugez plutôt ...
Des femmes nues, des hommes-léopards, des serpents lascifs, des policiers hardboiled, des Templiers, des cannibales, des sacrifices humains (de bébés sil-vous-plaît) ; des aventures où l'on voit Jules de Grandin mentir pour faire accuser une crapule et la voir rôtir sur la chaise électrique, où l'on fusille aprés avoir obtenu les renseignements demandés, où  la science se marie à l'occulte pour combattre les adversaires les plus insensés, bref des ingrédienst épicés agencés avec talent par notre auteur dans des histoires pleines de dynamisme et de rebondissements.
Autre point en faveur d'une redécouverte de Seabury Quinn et de Jules de Grandin, il n'est pas toujours question de dénouement où l'irrationnel se taille la part du lion, il s'agit parfois d'une habile manipulation utilisant la crédulité d'aucuns ; ce qui place le lecteur dans l'expectative jusqu'au dénouement. Magistral ! 
J'ajouterai que le préfacier n'est autre que Francis Saint Martin, un auteur toujours extrêmement documenté et doté de surcroit d'un beau brin de plume. 

Commentaires

  1. Toi qui est un homme de goût, dans le Palais des Déviant, on a parlé d'un autre détective du surnaturel, Solar Pons, d'August Derleth :
    http://www.palaisdesdeviants.fr/emissions/emissions/emissions-012.php

    RépondreSupprimer
  2. Je l'avions écouté amigo, merci.

    RépondreSupprimer
  3. Bah, il y avait des charretées de détectives de l'occulte dans les pulps. Ceux de Manly Wade Wellman sont très bien aussi: Judge Pursuivant, Silver John ou John Thunstone. Ou je parlais je ne sais plus où, récemment, de Pierre d'Artois, redoutable bretteur vivant à Bayonne, sous les remparts de laquelle il affrontait Malik Tous.

    Beaucoup moins farfelus que Jules de Grandin et ses exclamations façon revue de l'Alcazar.

    RépondreSupprimer
  4. Heu, en passant, je constate que je n'ai pas précisé que les aventures de Pierre d'Artois, elles sortaient de la plume d'E. Hoffmann Price, et non de M. W. Wellman!

    J'ai été confus et j'en suis confus.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Massacres à New York [Jack Cannon / Claro]

C'est un « tweet » de J ack C arr (l'auteur de Terminal List ), qui souhaitait un bon anniversaire à N elson D e M ille, qui a aiguisé ma curiosité.  Si j'avais - je crois ? - vu une adaptation cinématographique de l'un des romans de D e M ille ( Le déshonneur d'Ann Campbell ), je n'en avais en revanche jamais lus aucun.  Mon choix s'est donc porté sur L'Île des fléaux , roman disponible à la médiathèque, et premier d'une série dont le personnage principal est un certain John Corey .  Mal m'en a pris.              Je crois que c'est la pire traduction qu'il m'a été donnée de lire. Dès les premières pages on trouve un « détective », des « officiers », en lieu et place d'un inspecteur et d'agents. Un peu plus loin mais guère plus, le traducteur confond le canon d'une arme et son barillet, et cerise sur le gâteau (c'est le cas de le dire), construit une maison en pain d'épices ( gingerbread qui pour le coup a ici l

Sandman : Neil Gaiman & Co.

... J e viens de terminer l'histoire intitulée Ramadan , une magnifique histoire certainement l'une de mes favorites avec celle de Calliope ( K elley J ones), en plus dessinée par P . C raig R ussell. Juste avant je venais de lire le premier tome de la série dans la collection Urban Vertigo (traduction de P atrick M arcel) et, décidément, ça ne sera pas ma période préférée du titre. Je suis bien content que lorsque je me suis remis à lire Sandman , le premier tome n'était pas disponible à la médiathèque où je suis inscrit, sinon je n'aurais peut-être pas continué si j'avais comme il se doit, commencé par lui. Déjà il y a quelques années j'avais achoppé sur les premiers numéros (plusieurs fois), cela dit il y a quand même des choses qui m'ont réjoui dans ce premier tome : le premier numéro, le traitement de John Constantine , la présence de  G . K . C hesterton et l'idée du "lopin du Ménétrier", l'épisode n°8, " Hommes de bon

La disparition de Perek [Hervé Le Tellier]

« — Tu oublies un truc important, ajouta Gabriel.  — Dis pour voir…  — C'est nous les gentils. » Créé, selon la légende, lors d'une discussion de bistrot qui rassemblait J ean- B ernard P ouy, P atrick R aynal et S erge Q uadruppani, la série Le Poulpe est un mélange d'influences.              Paradoxalement il s'agissait de contrer la littérature de gare qualifiée de « crypto-fasciste », représentée par les SAS de G érard de V illiers, ou la série de L’Exécuteur par D on P endleton. Des titres bien trop présents dans les libraires des gares hexagonales aux dires des mousquetaires gauchistes, dont la visibilisé (et le succès)  serait ainsi gênée grâce à un projet tentaculaire ( sic ) d' agit-prop littéraire.              Une envie néanmoins déclenchée par la déferlante du Pulp Fiction 1994 de T arantino (d'où le surnom du personnage éponyme), qui allait mettre à l'honneur (pour le pire) la littérature des pulp magazines américains. Cherchez l'er